Au rythme de Yennayer
La 8e édition du Salon Djurdjura du couscous se tient depuis hier à la maison de la Culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou.
Organisé annuellement à l’occasion de la célébration de yennayer, la manifestation, qui se poursuivra jusqu’au 14 du mois en cours, est placée sous le thème « La littérature de l’oralité et le conte populaire : de la transmission culturelle à la construction identitaire ».
L’ouverture officielle des festivités a eu lieu dans la matinée d’hier, en présence des autorités locales et des responsables de la Direction de la culture, à leur tête M. Ould Ali
El-Hadi. Sept wilayas prennent part à ce Salon consacré à l’une des traditions culinaires ancestrales reliée directement à la célébration de premier jour de l’an berbère correspondant au 12 janvier. L’animation folklorique était au rendez-vous avec une troupe locale, Idhebalene, avant de procéder à la visite des expositions au niveau de la salle Zmerli et du grand hall de la maison de la Culture.
Des participantes, représentant plusieurs régions des wilayas présentes, ont fait des démonstrations portant sur la technique de rouler le couscous mais aussi sur la préparation d’une multitude de plats traditionnels préparés notamment à l’occasion de yennayer. Une séance de dégustation des différents plats a été organisée juste après. Une ambiance de fête a donc régné durant toute la matinée d’hier, marquant ainsi le début des festivités de yennayer 2965. Dans l’après- midi de cette première journée du Salon, le petit théâtre a abrité la projection d’un film documentaire sur yennayer, tiré des archives de l’ENTV.
Au niveau de la salle de spectacles, le concours de l’élection de Miss Djurdjura, qu’organise l’école de formation en hôtellerie Jardin Secret, y a eu lieu. Quant aux festivités en dehors du chef-lieu de la wilaya, l’annexe de la maison de la Culture d’Azazga a connu le lancement, hier, des Journées de la musique des jeunes qu’organise le comité des activités culturelles et artistiques de la wilaya de Tizi Ouzou.
Au niveau du théâtre régional Kateb-Yacine, la pièce théâtrale la Terre et le Sang, tirée du roman de Mouloud Feraoun, a été présentée. Durant la matinée d’aujourd’hui débutera le colloque qui portera sur le thème de cette 8e édition du
Salon, à savoir « La littérature de l’oralité et le conte populaire : de la transmission culturelle à la construction identitaire ». Au programme, des conférences qui aborderont les différents aspects du sujet et qui seront animées par des chercheurs et des universitaires venus de plusieurs wilayas et même de France.
Les travaux de cette rencontre se poursuivront également dans la journée de demain. Parmi les thèmes à débattre, on peut citer : « Ce que le conte dit sans dire » ; pour une lecture archéologique qui sera donnée par le professeur Zineb Ali-Benali de l’université Paris 8 ; « Images mythiques et expressions philosophiques dans l’œuvre de Cikh Mohand » par Rezzig Mohand Akli de l’université de Boumerdès ; « Les enjeux de la réécriture du conte » par Aïni Bettouche de l’université de Tizi Ouzou et « Opening and closing in folktales : a cross pragmatic study » de Soraya Yacine du département d’anglais de l’université Mouloud-Mammeri.
Au niveau de la salle de spectacles, il y aura deux galas organisés dans le cadre des Journées de la musique des jeunes. Au niveau du théâtre, aujourd’hui à 14 h, c’est la générale de la nouvelle production théâtrale Tifi, mise en scène de Liès Mokrab, qui sera présentée.
On poursuivra demain lundi, 1er yennayer 2965, avec la suite du colloque sur la littérature de l’oralité et le conte populaire, et ce à travers une deuxième série de communications et de débats. A midi, le grand public est invité à la traditionnelle waâda de yennayer, qui aura lieu au niveau de la maison de la Culture.
Du couscous sera servi à tous, histoire de se rappeler des pratiques qui faisaient le bonheur et la fierté de nos ancêtres des siècles durant. Juste après, un gala artistique est prévu au niveau de la salle de spectacles de l’établissement. Il sera animé par des figures bien connues du public local, à l’image de Yasmina, Ali Ideflawen, Sonia Amrani et Saïd Attab. Pendant la soirée, la radio locale de Tizi Ouzou célébrera le début de l’an berbère, en collaboration avec la Direction de la culture, au niveau du Théâtre Kateb-Yacine.
Un programme peaufiné et adapté à la circonstance est tout tracé. Pour ceux qui n’auront pas l’occasion de se rendre à Tizi Ouzou, ils désormais pourront assister au gala qu’organisera l’annexe de la maison de la Culture d’Azazga, ainsi que d’autres spectacles qui auront pratiquement lieu dans tous les villages de la wilaya. Une cinquantaine de manifestations sont en effet prévues à travers toute la wilaya, a indiqué le directeur de la culture, qui a parlé d’une collaboration entre ses services et le mouvement associatif dans le cadre de la célébration de yennayer.
La totalité des festivités seront clôturées mercredi, notamment le Salon du couscous et les Journées de la musique des jeunes, lesquels ont tous versé dans la seule célébration du symbole de fierté de tous les Amazighs, à savoir yennayer, qui peine encore à trouver sa place dans son pays et dont la reconnaissance officielle demeure une revendication du mouvement identitaire.