Assassinat de Kasdi Merbah: Sa famille réclame une «vraie enquête»
La famille du feu Kasdi Merbah demande une vraie enquête judiciaire sérieuse qui jetterait la lumière sur les circonstances de l’assassinat le 21 août 1993 à Bordj El Bahri (est d’Alger), de l’ancien chef du gouvernement et révèlerait « les véritables auteurs et commanditaires « de cet attentat. Dans un communiqué transmis à la presse à l’occasion du 21e anniversaire de sa mort, la famille Merbah estime que l’enquête qui a suivi l’attentat « a été bâclée, voire carrément viciée et détournée, si bien que très vite, nous avons assisté à l’interpellation de pauvres hères de la région aussi vite accusés de ce crime abject « . Pour la famille de l’ancien patron de la sécurité militaire de 1965 à 1978, « ni autopsies, ni auditions, ni étude balistique, ni recherches approfondies n’ont été effectuées « .
Non satisfaite de la tournure du procès, la famille Merbah souligne qu’elle s’est tournée vers « la plus haute autorité politique de l’État pour revendiquer une enquête judiciaire sérieuse, à même de jeter la lumière sur cette atrocité et confondre les véritables auteurs et commanditaires de ce forfait lâche et infâme « . Au lendemain de son retour d’un voyage en Suisse, Khalef Abdallah, dit Kasdi MERBAH, Khalef Abdelaziz, médecin, Khalef Hakim, universitaire, ainsi qu’un chauffeur et un garde du corps, ont été assassinés à Bordj-El-Bahri dans une embuscade tendue par un groupe armé.
Le meurtre a été revendiqué plus tard par le (Groupe islamique armé). Hassan Hattab, alors chef au sein de la région de l’est-d’Alger, désigné comme le commanditaire de l’attentat contre Merbah, une accusation qu’il a réfutée suite à sa défection en 1998 de l’organisation terroriste et sa repentance en 2003 et ensuite après avoir renoncé à la lutte armée officiellement et s’être joint à la politique de réconciliation nationale le 22 septembre 2007.
Toutefois, les membres de la famille Merbah affirment qu’ils ne renonceront jamais à leur « droit imprescriptible de revendiquer la vérité sur ce qu’il s’est réellement passé » assurant que leur exigence « porte sur l’ouverture d’une véritable enquête judiciaire menée par des juges d’instruction indépendants et intègres » .
L’an dernier, la famille du fondateur du parti MAJD avait demandé le procureur général de la Cour suprême de faire usage de son pouvoir d’auto-saisine et rouvrir le dossier. Feu Kasdi Merbah, de son vrai nom Abdallah Khalef, né le 16 avril 1938 à Fès au Maroc, avait occupé en 1965 sous le régime de Houari Boumediene, le poste de chef de la Sécurité Militaire.
Après la mort de Boumediene en décembre 1978, il est désigné par le président Chadli Bendjedid dans plusieurs postes ministériels dans les années 80. Il est nommé chef du gouvernement du 5 novembre 1988 soit un mois après les événements d’Octobre jusqu’à son limogeage le 9 septembre 1989. Il fonde ensuite le Mouvement Algérien pour la Justice et le Développement (MAJD). Après l’interruption du procès électoral du 26 décembre 1991, il tente un rapprochement entre le pouvoir et les islamistes afin d’endiguer la violence qui s’en est suivie suite au départ de Chadli Bendjedid et la création du haut comité d’Etat.