Après le refus de l’Algérie : La France n’interviendra pas en Libye
En plus du bourbier malien, la France va intervenir dans un autre pays, militairement, pour déloger les groupes armés. Avec déjà deux interventions dans deux pays, elle ne peut en aucun cas se permettre d’engager son armée dans un autre, la Libye, car la facture sera lourde à supporter tant sur le plan financier que militaire, des pertes de soldats étant inévitables.
« La France intervient uniquement en Irak et ça sera une intervention aérienne, il n’y aura pas de troupes au sol ». C’est ce qu’a déclaré jeudi dernier le président français lors d’une conférence de presse qu’il a animée à Paris.
François Hollande a limité, donc, l’intervention de l’armée française à l’Irak. Celle devant avoir lieu en Libye aurait été annulée par le Quai d’Orsay.
Quelle en sont les raisons ? Tout d’abord, il semble bien que le président français ait peur de s’engager en Libye, car il sera seul à combattre les groupes terroristes qui sont armés jusqu’aux dents.
Privée de son partenaire américain qui a choisi l’Irak dans le cadre d’une intervention de coalition, la France a compris que la facture sera lourde à payer dans le cas d’une invasion en Libye, surtout sans le soutien de l’Algérie et des pays de la région.
D’ailleurs, la récente visite que le chef d’état-major des armées françaises, le général Pierre de Villiers, a effectuée à Alger entre dans ce cadre. En venant à Alger, le général français a cherché à convaincre son partenaire algérien pour une intervention militaire en Libye. Toutefois, Alger a refusé la demande française, selon plusieurs experts en questions sécuritaires.
Par ailleurs, les autorités françaises semblent revoir leurs calculs sur le dossier libyen, et ce pour plusieurs raisons. A commencer par les coûts élevés qu’induit une intervention militaire.
A cela s’ajoute la baisse de la courbe de popularité de François Hollande, qui a atteint 13%, selon un dernier sondage publié il y a quelques jours par les médias français spécialisés. La troisième est d’ordre économique. Etant en pleine crise financière, la France ne peut en aucun cas se permettre une autre intervention en Libye, étant déjà engagée militairement au Mali et récemment en Irak. Multiplier les interventions militaires dans plusieurs zones de conflits dans le monde, Paris n’aura ni les moyens nécessaires (sur le plan logistique) ni l’appui du peuple français.
C’est donc pour ces raisons que le président français renonce à engager son armée en Libye. Mieux, l’Algérie n’a pas accepté de participer au plan d’intervention militaire dans ce pays car, explique-t-on à Alger, les forces algériennes n’interviendront jamais en dehors du territoire national. Force est de souligner que l’Algérie n’a jamais approuvé une action militaire visant un pays arabe pour déloger les groupes armés. Sur ce plan, il est impératif de rappeler qu’en janvier 2013, l’armée française a envahi le nord du Mali afin de chasser Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Cette intervention militaire a été mal vue par Alger qui explique que cette façon de faire ne fait qu’alimenter la crise. Effectivement, plus d’un an après l’intervention française au Mali, la situation sécuritaire n’a pas changé dans le Nord et jusqu’à présent des militaires maliens et des casques bleus de l’ONU continuent d’être fauchés par des bombes enterrées par les sbires de Mokhtar Belmokhtar, chef du groupe terroriste « El Moulathamoune » (auteur de l’attentat perpétré le 16 janvier 2013 à Tinguentourine).