Alerte sur la consommation excessive de pain blanc
Le nombre de diabétiques en Algérie augmente chaque année. Il peut atteindre les cinq millions d’ici à 2030 en raison, entre autres, des habitudes alimentaires, notamment la consommation excessive de pain blanc. C’est le constat du président de l’Association des diabétiques de la wilaya d’Alger, Fayçal Ouhadda, qui a alerté sur les conséquences de la consommation excessive de pain blanc sur la santé publique.
« L’Algérie est classée deuxième au monde en termes de consommation de pain blanc. Cette culture alimentaire contribue de manière significative à l’augmentation du nombre de diabétiques et de maladies cardiaques en raison de l’accumulation dans le corps d’hydrates de carbone et de sucres contenus dans le pain ». C’est ce qu’a indiqué le président de l’Association des diabétiques d’Alger dans sa déclaration au Jeune Indépendant, soulignant la nécessité d’adopter des mesures urgentes.
« Si des mesures préventives ne sont pas prises, le nombre de diabétiques pourrait atteindre cinq millions d’ici à 2030 », a-t-il alerté.
Selon lui, une baguette de pain contient l’équivalent de 24 cubes de sucre. Un taux similaire peut causer une augmentation de la glycémie, ce qui peut entraîner des complications telles que le diabète de type 2, des maladies cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux, selon les précisions de M. Ouhadda. Celui-ci a affirmé que « les enfants ne sont pas loin de ce risque à cause de leurs habitudes de consommation aléatoires ».
Le pain complet ou semi-complet, riche en fibres et en nutriments et qui peut constituer une alternative, n’est pas à la portée de toutes les bourses.
« Il est vendu à un prix élevé dans la majorité des boulangeries, allant de 40 à 60 DA, ce qui n’est pas toujours abordable pour les citoyens », a-t-il signalé. Il a d’ailleurs proposé aux citoyens de préparer le pain chez soi en mélangeant la farine blanche et le son de blé pour, à la fois, manger sain et réduire les dépenses.
Dans ce sens, M. Ouhadda a affirmé qu’un travail continu de sensibilisation doit se faire, notamment au niveau des hôpitaux, des universités, des écoles et même à travers des campagnes et des visites dans des endroits publics, aux quatre coins de l’Algérie, et au profit de toutes les tranches d’âge, en sus de proposer des alternatifs et des solutions pratiques aux citoyens pour les encourager à améliorer leurs habitudes alimentaires. En plus des conséquences de la consommation excessive de la farine blanche sur la santé des citoyens, elle constitue un fardeau pour le Trésor public, sachant que ce produit est essentiellement importé et aussi subventionné.
Les besoins nationaux en matière de blé sont évalués à un peu plus de 11 millions de tonnes. Selon le rapport du département de l’agriculture des Etats-Unis (USDA), l’Algérie devrait importer 8,7 millions de tonnes de blé en 2023/2024. C’est plus que le dernier pic de 8,4 millions, qui avait été atteint en 2016/2017. En 2022/2023, l’Algérie a importé 7,5 millions de tonnes de blé, dont 4,5 millions de tonnes de blé tendre et 3 millions de tonnes de blé dur.
La hausse des importations de blé de l’Algérie est due à plusieurs facteurs, notamment la sécheresse qui a affecté la production céréalière nationale, le conflit en Ukraine qui a perturbé les exportations de céréales de la région, et la croissance de la demande intérieure de blé.
