Affrontements au nord du Mali à la veille du dialogue d’Alger

Comme il a été déjà constaté, la violence reprend de plus belle à la veille de la reprise du dialogue, en Algérie, pour la paix au nord du Mali. Des incidents ont eu lieu à proximité de Tabankort. La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a annoncé, dans un communiqué, qu’elle a été « la cible de bombardements aériens par l’aviation de la Minusma ».
« Ces bombardements, survenus à proximité de Tabankort, ont entraîné des morts et des blessés dans nos rangs », est-il écrit dans le communiqué de la CMA. « Cette attaque de la Minusma contre nos éléments a été perpétrée en appui direct aux milices équipées par l’Etat malien pour pallier l’effondrement de son armée. Elle met ainsi en lumière son absence de neutralité dans le conflit actuel », ajoute le communiqué.
« La Coordination des mouvements de l’Azawad condamne avec la dernière rigueur cette attaque ciblée contre ses positions et prend la décision de suspendre toute collaboration sur le plan sécuritaire avec la Minusma jusqu’à nouvel ordre », est-il encore rapporté par la CMA, qui annonce la suspension de sa coopération avec la Minusma. La mission onusienne au Mali, Minusma, donne, de son côté, une version des faits différente de celle de la Coordination des mouvements de l’azawad.
Dans un communiqué, la mission onusienne informe que « cet après-midi, la Minusma a été contrainte de recourir à la force en réponse à des tirs directs à l’arme lourde sur ses Casques bleus à Tabankort, située à environ 200 km au nord de Gao ».
Cette action de la Minusma a été effectuée conformément à son mandat qui l’autorise à user de la force pour protéger les populations civiles, son personnel et ses biens en cas d’attaque ou de danger imminent, est-il ajouté dans le communiqué.
La Minusma rappelle que depuis le début des tensions aux alentours de Tabankort le 16 janvier, elle n’a cessé de déployer de multiples efforts dans le but de réduire les tensions et de faire respecter les accords de cessez-le-feu pour protéger les populations civiles. De nombreux contacts ont été établis avec les parties engagées sur le terrain ainsi qu’avec leurs responsables afin d’éviter tout débordement.
La Minusma dit avoir été la cible d’une attaque armée et qu’elle a dû recourir à la force pour y faire face. « Les hélicoptères d’attaque de la Minusma ont alors réagi, mettant hors d’état de nuire le véhicule » d’où provenaient des tirs en direction d’éléments de cette mission onusienne, selon la Minusma qui « regrette que ses appels n’aient pas été entendus.
Elle déplore que les combats continuent au moment où nous diffusons ce communiqué et voudrait assurer l’ensemble des parties que la Mission reste engagée à obtenir au plus vite le respect du cessez-le-feu ».
Cet incident a eu lieu à la veille de la reprise du dialogue, en Algérie, entre le gouvernement du Mali et des représentants des mouvements touareg armés maliens, pour arriver à une solution pacifique et mettre fin à la violence qui sévit au nord du Mali.
La reprise de la violence et le chaos au nord du Mali ne pourraient bénéficier qu’aux organisations terroristes, dont Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) sévissant dans cette partie du territoire malien.
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