Zone de libre-échange: L’UA lance sa phase opérationnelle
La phase opérationnelle de la zone de libre-échange continentale, perçue comme un projet phare en vue de l’émancipation économique de l’Afrique, va être lancée dimanche 7 juillet par l’Union africaine (UA) réunie en sommet à Niamey.
Ce sommet, qui réunit principalement les chefs d’Etat des pays membres de l’UA, est en effet consacré essentiellement à la zone de libre-échange continentale. Comme rapporté par l’Agence officielle, il va notamment déterminer le pays qui accueillera le secrétariat de la Zlec au moment où plusieurs pays sont candidats, entre autres le Ghana et Eswatini.
Cependant, « les négociations sur certains points très importants ne sont pas encore achevées », précise la directrice du Centre juridique sud-africain Tralac, spécialiste des questions commerciales, Trudi Hartzenberg.
Elle évoque notamment le calendrier de l’abaissement des droits de douanes, attendu pour la mi-2020, les règles permettant d’établir qu’un produit a été fabriqué en Afrique, donc se mettre d’accord sur les règles d’origine en discutant des critères permettant de savoir quelles proportions d’intrants africains est nécessaire pour qu’un produit soit considéré comme étant made in Africa. Les règles de la concurrence entre les pays et les mécanismes d’arbitrage seront également débattus lors de ce sommet.
La Zlec, faut-il le mentionner, doit favoriser le commerce au sein du continent, attirer des investisseurs et permettre aux pays africains de s’émanciper de l’exploitation des matières premières. C’est d’ailleurs dans cette optique que plusieurs pays attendent beaucoup de cette zone pour booster les échanges commerciaux africains, dans le but de créer un marché africain unique. C’est le cas de l’Algérie, qui est représentée à ce sommet par le Premier ministre Noureddine Bedoui, qui sera accompagné des ministres des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, et du Commerce. Pour rappel, le ministre du Commerce Saïd Djellab avait, en marge de sa participation à la 8ème réunion des ministres africains, mis en exergue l’importance de la zone de libre-échange, soulignant son grand apport pour les échanges commerciaux algériens dans le continent africain. Il a en outre, lors de ses sorties médiatiques, appelé les entreprises algériennes à tirer profit de la Zlec afin de renforcer la position des produits locaux sur le marché africain. « Cette zone de libre-échange constitue une très bonne opportunité pour les opérateurs économiques algériens pour le placement de leurs produits et services sur le continent en franchise des droits de douane », avait –il déclaré, tout en expliquant que ce mécanisme d’intégration économique africaine permettra également de développer les régions et zones frontalières algériennes et d’accélérer l’accès aux nouveaux marchés du continent, notamment à l’Afrique de l’Ouest.
L’UA estime que la mise en œuvre de la Zlec permettra d’augmenter de près de 60% d’ici à 2022 le commerce intra-africain. Car actuellement seulement 16% du commerce des pays africains s’effectue avec d’autres pays du continent, et ce, principalement au sein des groupes économiques régionaux à l’instar de la Cedeao (Communauté économique d’Afrique de l’Ouest), alors que le commerce intra-européen s’élève à quelque 65%. Néanmoins, la mise en œuvre de ce projet ne fait pas l’unanimité, car certains évoquent le manque de complémentarité des économies africaines et craignent que des importations bon marché ne sonnent le glas de certains petits producteurs agricoles et industriels.
Lilia Aït Akli