Zeina de Djamel Barbès de Kook
La quatrième édition du Festival culturel international Eté en musique à Alger se poursuit à Riadh El Feth. La soirée de ce dimanche 24 août est animée, à Ibn Zeydoun, par Djamel Laroussi et le bluesman Karim Albert Kook.
Le guitariste et chanteur Djamel Laroussi a ouvert la soirée de ce dimanche qui a vu défiler sur la scène de la salle comble Ibn Zeydoun six formations de différents genres. En entamant son tour, Djamel Laroussi a salué son public avec un solo de gumbri et une composition de gnawi. Puis, muni de sa guitare, il enchaînera avec l’un de ses titres à succès, Zeina : La terre de mes ancêtres, mon pays est celui des hommes libres, Zeina la terre de mon bled où le visiteur est le bienvenu. Il chantera aussi la paix en Afrique dans Laâfou. Très dynamique, lui et ses musiciens, il présentera forcément Etoile filante, le titre qui fait sa grande célébrité, non sans procéder à l’improvisation scénique avec un solo guitare et une session de percussions : bendir, batterie, derbouka et djembé en particulier.
De son côté, le bluesman algérien Karim Albert Kook s’est produit, accompagné du bassiste Lev Levy et du batteur Felix Sabal-Lecco, en faisant sensation avec sa voix puissante et rock. Dans un blues ouvert à plusieurs sonorités de divers genres musicaux, il jouera avec grande précision des classiques comme Got my mojo working et Dust my broom. Il ne manquera pas aussi de chanter Barbes City Limit Blues, un titre d’un de ses albums qu’il a dédié à tous ceux qui traversent la Méditerranée, à tous ceux qui vont de l’autre côté pour tenter leur chance. Il affirme à ce sujet que « je le vis au quotidien comme un droit à la chance qui doit être normal pour tout le monde, pour chaque individu sur la planète ».
Il veut rendre hommage dans cette chanson au courage de ceux qui tentent l’aventure de l’autre côté. Lui qui vit dans le quartier parisien de Barbès, il les voit arriver, « mais les conditions dans lesquelles ils s’engagent pour cette chance sont souvent sans retour, ce qui est pour moi vraiment dramatique ». Ils lui donnent alors « un blues que je ne voudrais plus voir sur la planète ».
Il est dommage que l’harmoniciste Djelloul Embarek n’ait pu l’accompagner dans d’autres titres, car la programmation, au regret des spectateurs et même des artistes à l’affiche, est très chargée. Six formations doivent passer et chacune d’elle ne peut dépasser plus de 25 ou 40 minutes au plus. Des artistes internationaux comme Djamel Laroussi et Albert Kook auraient pu assurer un schow en plein air, sur l’esplanade de Riadh El Feth ou au théâtre de verdure Saïd-Mekbel au Bois des Arcades. Toujours est-il que cette soirée s’est poursuivie avec le rappeur Didier Awadi du Sénégal, initialement annoncé pour le jeudi 28 août.
Ce dernier a séduit le public qui découvre son rap accompagné d’une véritable orchestration musicale alliant le hip-hop, le reggae, sonorités et des des rythmes africains. Il sera suivi de la jeune troupe Targuit, fondée en 2012 autour d’un métissage entre le jazz, la musique contemporaine et la musique traditionnelle algérienne. Quant à la chanteuse Iness et de la troupe Tarbaât, elles ont revisité des classiques de la chanson kabyle et du chaâbi.