Yousfi : «l’automobile doit assurer sa contribution»
Le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a annoncé ce mardi à Blida la finalisation imminente du cahier de charges régissant ce secteur. Il a, en outre, souligné l’impératif pour l’industrie automobile algérienne de marquer sa contribution dans l’Industrie automobile en général.
Selon une étude présentée par l’ex ministre de l’Industrie et des Mines sur le dispositif SKD/CKD, celle-ci fait ressortir un manque à gagner pour le Trésor public dû à l’application de ce régime à plus de 40 milliards de DA pour l’année 2016 et à plus de 27 milliards de DA pour l’année 2015 soit 67 milliards de DA (500 millions d’euros) en deux ans.
Rien que pour les cinq premiers mois de l’année en cours, ce manque à gagner en matière de droits de douanes a atteint plus de 20 milliards de DA.
Ce régime SKD/CKD mis en œuvre au début des années 2000, est un dispositif préférentiel d’avantages fiscaux accordés au moment de l’importation d’un produit démonté et composé de sous-ensembles (SKD) ou d’un produit complètement démonté (CKD) n’a jamais été touché ou réadapté pour le mettre en phase avec l’évolution du secteur par les ministres qui se sont succédé depuis le début des années 2000.
Actuellement, quelques 60 opérateurs économiques émargent au dispositif SKD/CKD pour 20.000 emplois. De plus, ce dispositif a non seulement diminué les recettes budgétaires de l’Etat mais aussi les réserves de change, « sans atteindre les objectifs prévus ».
L’étude a montré que le taux d’intégration moyen « ne dépasse pas 20% hors filière automobile », tandis que le taux de couverture du marché se situe entre 35% et 40%.
A l’origine, ce dispositif a été mis en place pour développer une base industrielle dans diverses filières de production (électronique, électroménager et mécanique), développer la production et la sous-traitance nationale, encourager les opérateurs économiques à élever les niveaux d’intégration et créer de l’emploi.
Même si ce régime est destiné à substituer aux importations, ces filières (automobile, électroménager…) font recours incessant à la devise.
En matière de création d’emploi, la contribution de cette filière était très faible.
A titre d’illustration, le manque à gagner au Trésor public pour 2016 équivaudrait à la création de 70.000 postes d’emploi à raison de 50.000 DA/personne. Sur le plan fiscal, des « incohérences de taux de droits de douane » ont été relevés. Ainsi, la majorité des produits importés dans le cadre du dispositif SKD « sont taxés au même titre que le produit fini ».
Les véhicules de tourisme importés en produits finis, la facture des collections CKD importées par les concessionnaires dans le cadre du montage industriel des véhicules de tourisme en Algérie, s’est chiffrée à un montant de l’ordre de 540 millions de dollars au 1er semestre 2017 contre 268 millions de dollars au même semestre 2016.
Rien que pour la filière automobile, à elle seule, le manque à gagner pour le Trésor public dû à l’importation des collections destinées à l’activité de montage de véhicules (SKD), exonérée de droits de douanes en vertu des dispositions de la loi de Finances 2010, « a atteint 13 milliards de DA en 2016 et 6,82 milliards de DA en 2015 ».
Ce chiffre est de 8,24 milliards de DA pour les cinq premiers mois de l’année en cours. Les importations de collections SKD destinées à la filière de l’industrie mécanique (tracteurs, bus, véhicules de tourisme et véhicules de transport de marchandises) ont atteint plus de 473 millions de dollars en 2016 contre plus de 81 millions de dollars en 2015.
Durant les cinq premiers mois de 2017, ces importations se sont élevées à plus de 815 millions de dollars. Pour les véhicules de tourisme, les importations des kits d’assemblage ont dépassé 277 millions de dollars en 2016 contre plus de 27 millions de dollars en 2015.