Yousfi défend le gaz de schiste: "Il y va de la sécurité énergétique de l’Algérie" – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Yousfi défend le gaz de schiste: « Il y va de la sécurité énergétique de l’Algérie »

Yousfi défend le gaz de schiste: « Il y va de la sécurité énergétique de l’Algérie »

Tout en concédant la légitimité des contestations grandissantes contre l’exploitation et la perspective d’exploitation du gaz et du pétrole de schiste dans le sud de l’Algérie, le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, affirme une fois de plus que cette ressources n’est pas un désastre écologique comme le prétendent certains « pseudo-experts qui se documentent sur internet », mais une ressources salvatrice qui pourrait servir les génération futures.

D’autant que les réserves du pays en pétrole et en gaz pourraient s’épuiser d’ci soixante-dix ans. « Les appréhensions des populations de In Salah sont tout à fait légitimes car elles ignorent tout sur cette énergie et c’est notre devoir de leur clarifier les choses ». a-t-il dit, avant-hier, lors de son audition par la commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification de l’Assemblée populaire nationale.

Pour éclairer l’opinion publique et lever tout amalgame sur la question, le ministre a recommandé de prendre en considération des avis de vrais experts du domaine énergétique, des gens du terrain qui opèrent dans les champs pétroliers et gaziers et non pas les personnes qui « se prennent pour des spécialistes en se documentant par Internet ». Le ministre a expliqué, encore une fois, que l’Algérie n’est pas en phase d’exploitation mais en phase d’évaluation des techniques d’extraction et d’étude de rentabilité commerciale du bassin d’Ahnet de In Salah.

« Nous devons d’abord nous assurer que les réserves de l’Algérie estimées en gaz de schiste sont proches des données qui nous ont été communiquées », a-t-il dit. Il faut rappeler que le département américain de l’Energie avait classé l’Algérie en troisième position après la Chine et l’Argentine en termes de réserves de gaz et de pétrole de schiste.

Le département de l’énergie avait présenté une étude technique et géologique détaillée ainsi qu’une cartographie sur les réserves des hydrocarbures non conventionnels de l’Algérie dans laquelle il a avancé un chiffre de 19 800 milliards de m3 de réserves techniquement récupérables de gaz de schiste. Le ministre a tenu à expliquer que les forages de schiste à In Salah se font selon les normes de sécurité requises afin de protéger les nappes d’eau.

La technique du gaz de schiste utilisée même pour l’extraction des énergies conventionnelles. Il a expliqué d’autre part que pratiquement la plupart des réserves d’hydrocarbures de l’Algérie sont situées dans des roches schisteuses et leur extraction nécessite l’utilisation de la fracturation hydraulique.

« Aussi, Sonatrach a également besoin d’utiliser cette technique pour optimiser l’extraction des gisements conventionnels comme celui de Hassi Messaoud », a-t-il argué. Il a ajouté que 75% des réserves de Hassi Messaoud, le plus grand champ pétrolier du pays en production depuis 1956, sont situées dans des roches de schiste imperméables et peu poreuses nécessitant la fracturation hydraulique pour les extraire.

Selon Yousfi, l’Algérie dispose d’une politique de projection sur 60 à 70 années en réfléchissant à des alternatives pour se substituer au gaz et au pétrole dont les réserves pourraient s’épuiser d’ici 2050. Il a donné le contre exemple de l’Indonésie qui était membre de l’Opep, et qui s’est retirée en devenant importatrice. 

« Tous les pays pensent à assurer leur indépendance énergétique, y compris les grands producteurs de pétrole », a-t-il argué. Pour étayer ses propos, il a cité les Etats-unis qui sont pionniers dans l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste, le Canada, ainsi qui la Russie et l’Arabie saoudite qui comptent leur emboîter le pas et certains pays de l’Europe qui comptent aller vers l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste.

« L’indépendance énergétique est la stratégie de tous les pays car elle est intimement liée à la souveraineté de l’Etat et sans cette énergie, il n’y aurait ni croissance, ni industrie, ni une amélioration des conditions socioéconomiques du citoyen », a-t-il insisté.

M. Yousfi a affirmé la nécessité pour l’Algérie de préserver sa place sur le marché mondial de l’énergie, d’autant que le pays, qui dépend de la rente générée par les hydrocarbures, ne dispose pas d’une économie forte lui permettant de supporter la dégringolade des prix du pétrole.

Il nous faut des quantités conséquentes pour pouvoir exporter et préserver nos parts de marché, mais nous devons aussi développer notre industrie pétrolières, notamment la filière de la pétrochimie et le raffinage, ainsi que celles des équipements », a-t-il souligné. Comme pour attirer l’attention sur la fragilité de l’économie nationale, le ministre a mis en garde contre le recours à l’endettement extérieur « Nous ne voulons pas revivre l’expérience des années 1980. Nous tenons à éviter le recours à l’endettement pour financer notre économie », a-t-il martelé.

Il a rebondi sur la question du gaz de schiste en rappelant que la première production de ce gaz a eu lieu aux Etats-unis en 1826 et depuis 1970, les américains ont décidé de développer la technique de son exploitation afin de parer à l’épuisement de leurs énergies conventionnelles (pétrole et gaz). Pour l’Algérie, la production du gaz non conventionnel n’est pas tout à fait nouvelle ; elle existe dans le bassin d’Ahnet depuis presque trois ans, selon M. Yousfi.

« C’est une « production expérimentale entamée en 2012 avec un volume de 40 000 m3 par jour pour passer à 200 000 m3 par jour en 2014, et qui va doubler incessamment pour atteindre 400 000 m3 », a-t-il expliqué. « Sonatrach va maintenir cette production qui sert à alimenter une centrale électrique à In Salah, pendant quatre ans, le temps qu’elle achève l’évaluation des techniques d’extraction du bassin d’Ahnet et l’étude de sa rentabilité commerciale », a-t-il encore affirmé.

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