Ya shalom !
Roger Levy, allias Hanin, célèbre acteur français, vient d’être inhumé au cimetière juif de Bologhine, dans le strict respect de sa volonté. L’événement post-mortem que cet ami de l’Algérie a su organiser vaut la peine qu’on s’y arrête tant il dénote sur les millions de préjugés haineux qui se dressent contre le bon sens et contre l’Algérie.
D’abord, il faut remarquer que l’Algérie indépendante n’a jamais rejeté ses enfants, quand bien même ils ont choisi de la quitter au lendemain du triomphe de la Guerre de Libération nationale.
Contrairement à ce que des pieds-noirs nostalgiques de l’Algérie française ont toujours voulu faire croire, tous ceux qui se sont considérés comme Algériens ont pu garder une place parmi les autres sur leur terre ancestrale. Pour peu qu’ils n’aient pas été coupables d’actes ennemis contre le mouvement national. Ensuite, la judéité du défunt, enterré religieusement sous les offices d’un rabbin, rajoute de la philosophie à la fin triste et glorieuse du feu commissaire Navarro.
En effet, malgré le décret Crémieux, malgré le conflit israélo-palestinien et la position clairement assumée par le peuple algérien et ses gouvernements successifs depuis l’indépendance en faveur de la cause de la Palestine, le juif Roger Hanin n’a jamais cessé d’aimer l’Algérie et de considérer les Algériens comme ses compatriotes.
Plus d’un témoignage l’affirme, Roger Lévy, ce garçon surdoué, cet artiste engagé, défendait l’Algérie même auprès de son ami, l’ex-président français François Mitterand, à qui on ne peut malheureusement pas attribuer les mêmes sentiments pour notre pays. Hanin savait faire le distinguo entre l’anti-sionisme, le rejet viscéral du colonialisme et l’antisémitisme. Il était de ceux qui savent que les Algériens dans leur ensemble, hormis une poignée d’imbéciles, n’ont jamais ni haï ni brimé leurs frères de confession juive.
Bab El Oued et nombre de quartiers et de villes d’Algérie l’ont prouvé. D’ailleurs, en ce vendredi, jour de Jamouaâ, ils étaient nombreux les citoyens à dire « Adieu » à Roger Hanin, comme à Assia Djebbar.
Sans distinction, avec une égale émotion pour les défunts qui ont tenu à revenir reposer en paix chez eux, en Algérie.
Un salam alikoum et un shalom, parce que le peuple algérien a toujours promu la paix et la tolérance. Comme l’islam nous l’enseigne.