Visite d’Elisabeth Borne: Paris cherche à «ressouder les liens» avec Alger

La cheffe du gouvernement français Élisabeth Borne, qui effectuera dimanche prochain une visite officielle de deux jours en Algérie, sera accompagnée d’une importante délégation ministérielle composée de 16 ministres et de plusieurs chefs d’entreprise français. C’est ce qu’ont révélé hier des médias français.
Pour sa première visite à l’étranger, Mme Borne va coprésider avec le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane la 5è session du comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), rassemblant les gouvernements algérien et français. Il est question notamment de la tenue d’un forum d’affaires algéros-français, censé concrétiser « la déclaration d’Alger » conclue entre les présidents algérien, Abdelmadjid Tebboune, et français Emmanuel Macron, deux chefs d’Etat, fin août dernier.
Selon les mêmes sources, les autorités françaises accordent la plus haute importance à « ressouder les liens avec l’Algérie » qui se sont considérablement détériorées ces dernières années, soulignant que le niveau de la représentativité montre l’étendue des sujets qui seront évoqués.
Parmi les ministres français qui seront présents à Alger le 9 et 10 octobre, il y aura Catherine Colonna (Affaires étrangères), Gérald Darmanin (Intérieur), Bruno Le Maire (Économie), Pap Ndiaye (Éducation nationale), Olivier Dussopt (Travail), Agnès Pannier-Runacher (Transition énergétique), ou encore Rima Abdul Malak (Culture).
Même si cette visite a une connotation politique et permettra de sceller un renouveau dans les relations entre les deux pays, le volet économique semble avoir le dessus, dénotant le regain d’intérêt français pour le marché algérien, notamment avec la présence dans la délégation française du ministre de l’Economie Bruno Le Maire, et de celui de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, ce qui laisse croire que de gros accords peuvent être signés.
Il convient de noter également que M. Benabderrahmane a reçu un appel téléphonique fin septembre dernier de son homologue française, avec laquelle il a passé en revue les voies et les moyens du renforcement des relations bilatérales. Les deux responsables ont réaffirmé «la volonté politique des dirigeants des deux pays d’œuvrer au renforcement des relations bilatérales, notamment à l’occasion de la tenue de la Commission gouvernementale algéro-française de haut niveau.
La visite effectuée en aout dernier par le président français, M. Emmanuel Macron, en Algérie, a été marquée par l’instauration d’un partenariat renouvelé entre l’Algérie et la France, en établissant « un partenariat global d’exception conformément aux principes du respect et de la confiance mutuels, et de l’équilibre des intérêts entre les deux Etats ».
Il est à rappeler que la France, par rapport aux années passées, a perdu des parts de marché pas seulement en Algérie, mais aussi en Afrique. En 2019, la France a été fournisseur de l’Algérie à hauteur de 10,9 % et a été le principal client de l’Algérie (à hauteur de 14,11 %). Selon les statistiques douanières, durant le premier semestre 2022, les principaux fournisseurs de l’Algérie sont la Chine (16,5 %), la France (7,17 %), le Brésil (6,51 %), l’Argentine (6,44 %) et l’Italie (5,83 %). Tandis que les principaux clients de l’Algérie sont : l’Italie (21,83 %), l’Espagne (12,13 %), la France (9,94 %), les Pays-Bas (7,38 %) et les États-Unis (5,75 %).
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