Visite de Gentiloni en Algérie : Le gaz et la Libye dans l’agenda
L’Italie souhaite renforcer son partenariat économique avec l’Algérie en explorant de nouveaux segments d’investissements.
C’est ce qu’a affirmé lundi le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni, en visite à Alger. « L’objectif de ma visite en Algérie est de renforcer les relations bilatérales et surtout de donner un nouvel élan à notre coopération, notamment sur le plan économique », a dit M. Gentiloni dont le pays préside actuellement l’Union européenne.
Il a fait savoir qu’il s’attèlera avec les responsables algériens à préparer la 3è réunion de haut niveau algéro-italienne prévue l’été prochain. En plus des dossiers économiques, M. Gentiloni prévoit d’évoquer avec les responsables algériens la situation en Libye, un pays où l’Italie avait une grande influence.
Sa visite intervient après celle effectuée à Alger par le président du Conseil des ministres italien, Matteo Renzi, en décembre dernier, et s’inscrit dans le cadre de « la poursuite et de l’approfondissement du dialogue politique et de la coopération bilatérale entre l’Algérie et l’Italie », avait indiqué un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères.
Ce déplacement intervient également « en prévision de la tenue, au cours du premier semestre de l’année en cours, de la troisième réunion de haut niveau algéro-italienne, en application du Traité d’amitié, de coopération et de bon voisinage conclu en janvier 2003 », avait ajouté la même source. Il sera aussi question du dossier gaz algérien compte tenu du fait que la crise entre la Russie et l’Ukraine et l’embrasement de la violence en Libye accentuent le rôle de l’Algérie comme fournisseur de premier plan en gaz naturel pour l’Italie.
Pour faire face à une pénurie majeure de ses approvisionnements à court terme, en raison du conflit en Ukraine, l’Italie a décidé d’augmenter ses achats en gaz algérien après les avoir réduit de 40% en 2011 sous l’effet combiné de la baisse de la consommation interne en raison de la crise et de la guerre des prix entre pays exportateurs.
Mais cette opportunité pour le gaz algérien demeure de court terme et liée à des événements locaux. L’Algérie connaît elle aussi une forte demande interne qui a contraint le gouvernement à placer le besoin de ses habitants au-dessus, sinon en parallèle, des demandes estrangères.
Faute d’investissements dans le gaz depuis l’attaque terroriste du site gazier de Tiguentourine, près d’In Amenas, le 16 janvier 2013, l’Algérie, 10e réserve mondiale, ne peut maintenir une capacité de production qui couvre les besoins de l’Italie et de l’Europe.
En 2013, les exportations de gaz s’élevaient à 45 milliards seulement de mètres cubes alors qu’elles avaient atteint 65 milliards en 2005. En 2012 les recettes ont été de 63 milliards de dollars. Cela d’autant que les besoins internes atteindront 62 milliards de mètres cubes en 2018, soit une croissance de plus de 200% qui nécessite de nouvelles explorations.
La réticence étrangère en matière d’investissement dans le domaine gazier algérien inquiète les Européens. Aucun contrat gazier majeur n’a été signé par la Sonatrach avec des partenaires étrangers durant ces deux dernières années.
Par contre, le gaz de schiste constitue l’option prise par le gouvernement pour répondre aux besoins énergétiques du marché local et supranational.