Violence contre le personnel éducatif : Des syndicats tirent la sonnette d’alarme

Enseignants, directeurs et surveillants, le personnel de l’Education nationale est parfois agressé ou victime de violences. Rien que pour le mois d’octobre, plusieurs actes de violence en milieu scolaire se sont succédé à travers plusieurs régions du pays, alertent des syndicats du secteur.
Pour faire face à ce phénomène de violence, l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (UNPEF) exige l’élaboration d’une loi criminalisant les agressions contre le personnel de l’éducation, notamment les enseignants. Ceci intervient au moment où une série d’agressions contre des enseignants a été enregistrée au sein de plusieurs établissements scolaires au cours de ce mois d’octobre.
Le syndicat a cité, entre autres, l’humiliation qu’a subie le directeur d’une école primaire à Aflou par le wali de Laghouat, l’agression à l’arme blanche d’un parent d’élève contre un enseignant, celle d’une enseignante à Batna par un élève et d’un directeur de CEM à Gué de Constantine (Alger).
Il a également évoqué un acte de violence enregistré dans un établissement de la wilaya de Constantine, où des inconnus auraient pénétré au sein de l’établissement, créant ainsi un climat de terreur mais également des menaces envers une enseignante, et ce dans une école à Skikda. L’UNPEF a tenu à dénoncer et condamner ce genre d’acte de violence dont est victime le personnel administratif et pédagogique en l’absence d’agents de sécurité au sein même des établissements scolaires.
Il convient de rappeler que le président de la commission éducative de l’APN, Abdelkrim Aied, avait exprimé, lors d’un séminaire sur les violences physiques et morales contre les enseignants et le personnel éducatif en milieu scolaire organisé par le bureau régional de l’UNPEF Alger-Centre, l’intérêt et l’importance qu’accordent les parlementaires à ce sujet. Il a tenu à affirmer qu’une commission a été installée récemment pour préparer justement un projet de loi criminalisant les violences et les agressions contre les enseignants et le personnel éducatif.
Il a ainsi appelé les membres de l’UNPEF et les spécialistes du droit à apporter des propositions et à enrichir ce texte pour l’élaboration d’un projet de loi qui protègerait le personnel éducatif de toute forme de violence. Les intervenants ont plaidé pour une loi semblable à celle criminalisant les actes d’agressions verbales et physiques contre l’ensemble des personnels des établissements de santé, publics et privés, promulguée en 2020.
Pour sa part, le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation (SATE) se joint à l’UNPEF et appelle les pouvoirs publics à l’application des articles 30 du statut général de la fonction publique et de l’article 80 de la loi d’orientation sur l’éducation nationale 04/08 pour la protection du personnel de l’éducation. L’article 30 du statut général de la fonction publique 03/06 stipule que « l’Etat est tenu de protéger le fonctionnaire contre les menaces, outrages, injures, diffamations ou attaques de quelque nature que soit, dont il peut être l’objet, dans ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions, et de réparer le préjudice qui en résulterait. L’Etat est dans ces conditions subrogé aux droits du fonctionnaire pour obtenir réparation de l’auteur des faits ».
Quant à l’article 80 de la loi d’orientation sur l’éducation nationale, il stipule que « l’Etat garantit la disponibilité des ressources et des moyens nécessaires pour conférer aux personnels de l’éducation nationale un statut moral, social et économique leur permettant de mener une vie digne et d’accomplir leur mission dans des conditions décentes ».
Le SATE a annoncé l’organisation d’un sit-in de protestation nationale le 15 novembre prochain au sein des établissements scolaires, et ce pour appeler à l’application de ce qui est énoncé dans les articles susmentionnés.
Pour ce qui est des causes à l’origine de cette violence, les spécialistes insistent sur la vente et la consommation de drogue près des établissements scolaires. D’autres ont évoqué l’utilisation négative des moyens technologiques et des réseaux sociaux. Les facteurs socio-économiques sont également à l’origine de ces violences, qui mettent en danger non seulement l’enseignant mais l’école algérienne.
Allez à la page entière pour voir et envoyer le formulaire.