Violence à l’égard des femmes : Plus de 9 000 cas recensés

Plus de 9 000 cas de violence à l’égard des femmes ont été répertoriés par les services de la Sûreté nationale durant les 9 premiers mois de l’année en cours, a indiqué un bilan de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Cela constitue une baisse par rapport à l’année dernière.
Lors d’une rencontre nationale portant sur « les efforts fournis par la Gendarmerie nationale et la Sûreté nationale pour la protection des personnes vulnérables », Yasmine Khouas, commissaire de police, cheffe du bureau central de la protection des personnes vulnérables au sein de la direction de la police judiciaire, a fait état de l’enregistrement de plus de 9 000 cas de violence à l’égard des femmes, dont 4 627 cas dans le milieu familial et 4 616 autres en dehors du foyer familial. La même responsable a précisé qu’une baisse a été recensée, par rapport à la même période de l’année 2021, avec respectivement 5 646 cas dans le milieu familial et 5 412 cas en dehors du foyer.
Pour sa part, le lieutenant-colonel au sein de la Gendarmerie nationale, Tarek Toualbia, a déclaré que 7 941 femmes ont été victimes de violence durant l’année en cours.
S’agissant des cas de violence perpétrés à l’égard des enfants, le commissaire de police Yasmine Khouas a fait état de 4 992 cas enregistrés en 2022, contre 5 641 autres recensés en 2021. Elle a expliqué que toutes ces affaires dont sont victimes les enfants ont été liées au meurtre volontaire, au harcèlement sexuel, à la maltraitance, aux coups et blessures entraînant la mort et au kidnapping.
Abondant dans le même sens, la responsable de la protection des personnes vulnérables a ajouté que 640 cas liés à des tranches d’âge de moins de 10 ans ont été enregistrés. « 880 cas pour des enfants âgés de 10 à 13 ans, 1 636 cas pour la tranche d’âge de 14 à 15 ans et enfin 1 778 cas pour ceux âgés de 16 à 18 ans », a-t-elle indiqué, ajoutant que les violences ont touché les deux sexes.
Il convient de rappeler que près de 8 000 affaires liées à des violences contre des femmes et des filles ont été traitées durant les huit premiers mois de l’année précédente par les services de la Gendarmerie nationale, a révélé son représentant, Walid Riadh Boukabbou, faisant état d’une « légère stabilité » du phénomène.
Boukabbou intervenait lors de la 2eédition de l’atelier du réseau des journalistes pour la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, organisé par le Programme des Nations unies pour la population (FNUAP), l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), en coordination avec le gouvernement algérien et l’ambassade des Pays-Bas en Algérie.
Mettant en avant le rôle de la Gendarmerie nationale dans la lutte contre ce phénomène sociétal, il a ainsi fait savoir que pas moins de 7 994 affaires y afférentes ont été prises en charge par cette institution, soit une hausse de 0,56 %, comparativement à la même période de l’année 2020. Ce qui l’amène à relever une « légère stabilité » des actes de violence basés sur le genre, faisant savoir que sur le total des cas recensés, 51 % des faits relèvent de l’humiliation et de la menace, 38 % sont des agressions physiques, 4 % ont trait aux atteintes à la vie personnelle des victimes, alors que 2 % représentent les rapts de filles.
En outre, 2 % également de ces dernières ont subi des actes immoraux et autant ont été incitées à l’acte sexuel, tandis que 1 % d’entre elles ont été sujettes à des harcèlements sexuels, a-t-il ajouté.
S’agissant de la répartition par âge, le même responsable a précisé que 31 % des victimes des violences ont plus de 42 ans, 28 % sont âgées entre 30 et 42 ans, 24 % ont entre 18 et 30 ans et, enfin, 17 % figurent dans la tranche d’âge des moins de 18 ans.
Selon M. Boukabbou, ce fléau a affecté tous les âges et conditions sociales, au sein de la famille et en dehors de celle-ci. Il a également expliqué que les brigades de la Gendarmerie nationale ciblent de manière particulière les zones les plus enclavées pour y marquer leur présence, ajoutant « l’intérêt » accordé par ce corps de sécurité aux actions du gouvernement pour lutter contre le phénomène de la violence faite aux femmes, notamment la campagne de sensibilisation, annuellement menée en prévision de la Journée mondiale de lutte contre ce fléau.
De son côté, la directrice des affaires pénales au ministère de la Justice, Mme Ouriche, a passé en revue les outils juridiques mis en place par l’Algérie dans le sens de la protection de la femme, citant, entre autres, la Constitution amendée de 2020 ainsi que la loi 90-11sur le travail et le code de la famille amendé.
Dans le même sillage, la représentante du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mme Moussaoui, a considéré que l’arsenal juridique dont dispose l’Algérie a connu une « grande avancée ».
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