Violation des droits des prisonniers sahraouis : Le Maroc poursuit ses crimes

Les autorités d’occupation marocaines continuent de commettre des crimes contre les prisonniers civils sahraouis en les soumettant à divers types de représailles et de traitements dégradants, le cas le plus récent étant celui du détenu Mohamed Ahnini Erouh Bani, victime de graves abus perpétrés par un gardien de prison, selon une source sahraouie.
La même source, citée par l’agence de presse sahraouie (SPS) indique que la femme de Mohamed Ahnini Erouh Bani a reçu un appel téléphonique de ce dernier l’informant de l’agression physique qu’il avait subie à la prison d’«Aït Melloul 2 », relevant que le prisonnier sahraoui avait été frappé et sévèrement battu par un gardien.
Cette attaque fait partie de la campagne de ciblage et de traitement cruel et raciste dirigée contre les prisonniers civils sahraouis du groupe «Gdeim Izik » par le directeur de la prison d’«Aït Melloul 2 » et fait suite aux nombreuses plaintes que ces détenus avaient déposées pour dénoncer les conditions de leur détention.
La Ligue pour la protection des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS) a récemment alerté sur la menace qui pèse sur la vie des prisonniers sahraouis, notamment le groupe «Gdeim Izik », en raison des pratiques de l’occupant marocain, contraires à toutes les normes et chartes internationales.
Elle a également condamné la campagne systématique contre les prisonniers du groupe «Gdeim Izik» visant à porter atteinte à leur dignité et à se venger de leurs positions politiques.
Les prisonniers civils sahraouis du groupe «Gdeim Izik» sont incarcérés dans plusieurs prisons marocaines après avoir été condamnés à des peines allant de 20 ans de réclusion à la perpétuité au terme de procès iniques dépourvus de garanties d’équité, de l’aveu même de plusieurs ONGONG Une organisation non gouvernementale (ONG) est une association à but non lucratif, d'intérêt public, qui ne relève ni de l'État, ni d'institutions internationales internationales.
Les prisonniers de Gdeim Izik et leurs familles sahraouies ne veulent pas se taire contre l’oppression, malgré toutes les pressions, les menaces et les intimidations du régime policier du Makhzen.
Ces détenus avaient déposé au début du mois de juillet 2022 une plainte collective contre le régime du Maroc auprès du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire. Ces détenus sahraouis allèguent des actes de torture et de répression politique, ainsi que des dépassements outranciers dans le respect des droits humains.
La plainte a été déposée par leurs représentants légaux, Mads Andenas, professeur et ancien président-rapporteur du Groupe de travail de l’ONU, et Gianfranco Fattorini, coordinateur du Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits de l’homme au Sahara occidental.
Il faut souligner que le groupe de Gdeim Izik fait référence à un groupe d’environ 25 activistes, journalistes, défenseurs des droits de l’homme, activistes politiques, juristes et manifestants sahraouis qui ont été arrêtés avant et après le démantèlement violent du camp de protestation de Gdeim Izik en novembre 2010.
Avec des aveux signés sous la torture servant de principale pièce à conviction contre eux, 23 des prisonniers de Gdeim Izik ont été condamnés à des peines de prison allant de 20 ans à la perpétuité par un tribunal militaire en 2013, puis le 19 juillet 2017 par une cour d’appel civile pour 19 de ses membres.
Dénonçant la torture et l’utilisation d’aveux signés sous la torture, Human Rights Watch, Amnesty International et les procédures spéciales de l’ONU ont fustigé les violations de la procédure régulière lors de leur procès en 2017, dénonçant la façon dont les prisonniers avaient été arrêtés en réponse à leur militantisme pour les droits de l’homme et leur participation au camp de Gdeim Izik où quinze mille Sahraouis se sont réunis pour protester pacifiquement contre l’occupation et la discrimination économique et sociale.
La plainte collective déposée devant l’organe de l’ONU a été rendue possible grâce à la coopération de la Ligue pour la protection des prisonniers politiques sahraouis détenus dans les prisons marocaines (LPPS) et des familles des prisonniers de Gdeim Izik.
«Le Maroc est connu pour être excellent dans la signature et la ratification des traités de l’ONU et pour ses efforts inlassables pour obtenir des sièges à diverses tables de l’ONU », avait déclaré Mads Andenas, conseiller juridique des prisonniers de Gdeim Izik et ancien président-rapporteur du groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire. «Cependant, le Maroc est également connu pour sa non-conformité et son non-respect notoires des instruments internationaux, sa non-application des décisions de l’ONU et sa punition des victimes qui coopèrent avec l’ONU ».
La détention arbitraire de défenseurs des droits de l’homme sahraouis par le Maroc a été largement documentée par le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire, qui a constaté que les Sahraouis qui militent en faveur de l’autodétermination sont soumis à des pratiques discriminatoires en violation de l’égalité des droits de l’homme et condamnés à de longues peines d’emprisonnement sur la base d’aveux entachés de torture en guise de punition pour leur activisme en faveur des droits de l’homme.
«Pour nous, le dépôt de cette plainte est un élément clé de la campagne lancée en septembre 2021par le Groupe de soutien de Genève pour la protection des prisonniers politiques, des journalistes et des défenseurs des droits humains sahraouis. Le droit international ne peut souffrir d’un double standard, il doit être appliqué de manière égale dans tous les pays, au-delà des intérêts géostratégiques des différentes puissances», avait souligné Gianfranco Fattorini, Co-coordinateur du Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits de l’homme au Sahara occidental.
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