Victimes d’agressions, les pharmaciens en danger de mort
Les pharmaciens d’officine dénoncent, une fois de plus, les agressions souvent graves qu’ils subissent de la part des toxicomanes ou de délinquants pendant l’exercice de leurs fonctions. Ils interpellent le président de la République et le Premier ministre à intervenir pour leur assurer plus de sécurité dans leur travail.
Le Syndicat national des pharmaciens d’officine (SNAPO) a mis en garde, hier, contre la montée des cas d’agression contre les pharmaciens, dont le dernier incident date du 25 mai dernier à Tébessa. Il s’agit d’une attaque contre une pharmacienne d’officine par un toxicomane après que cette dernière eut refusé de lui vendre des psychotropes. L’agresseur a donc tenté de mettre le feu au local, ce qui a provoqué l’indignation des travailleurs du secteur de la santé mais aussi de l’opinion publique.
L’incendie a causé à la pharmacienne des brûlures aux membres inférieurs et une partie importante de la pharmacie a subi des dommages et des pertes importantes.
Les pharmaciens sont de plus en plus victimes d’agressions violentes. Ils font face aussi aux injures, aux menaces, aux actes de vandalisme, aux agressions physiques et aux vols à main armée.
Le Syndicat national des pharmaciens d’officine, qui s’est dit indigné de cet acte sauvage, a lancé un appel au président de la République et au Premier ministre afin qu’ils interviennent en donnant des instructions fermes aux ministres chargés du dossier des psychotropes, et ce afin d’accélérer la publication de leurs listes, tout en préparant un plan de sécurité pour protéger le pharmacien. Dans un communiqué rendu public hier, le SNAPO a mis en garde contre l’augmentation des cas d’agression contre les pharmaciens. Il presse donc les autorités compétentes à prendre des mesures urgentes et concrètes pour protéger les pharmaciens, notamment en ouvrant à nouveau le débat sur le dossier de la vente de médicaments comprenant des substances psychotropes, et ce en évoquant l’adoption du nouveau décret du Conseil du gouvernement et sa publication le 16 mai 2021.
Le Syndicat a appelé à la préparation et à la rédaction urgente d’instructions ministérielles, en particulier celles relatives à la classification des substances psychotropes, la création de comités locaux et celle d’un comité national de lutte contre la toxicomanie, ainsi que l’instauration de procédures novatrices dans la lutte contre le trafic de substances psychotropes et le phénomène de la dépendance.
Le SNAPO a déploré la non-publication ou la publication tardive de nombreux décrets qui jouent pourtant «un rôle fondamental dans la protection des professionnels du secteur de la santé».
Les psychotropes et les somnifères notamment sont prescrits et délivrés sur ordonnance et ne sont remis au client que lorsqu’il remet aussi sa carte d’identité pour que ses coordonnés sont portées sur une registre, tenu par les pharmacies, selon une exigence des autorités judicaires, en cas de détournement ou usage non conforme à la loi.