Viandes blanches : Le prix du poulet grimpe de nouveau

Les prix de la volaille connaissent une surprenante flambée ce week-end. Le kilogramme d’un poulet complet a atteint, dans certaines régions de la capitale, 500 DA. Les cuisses affichent 480 DA le kilo. Le blanc de poulet, quant à lui, est cédé à 560 DA le kilo.
Malgré les appels des associations de protection du consommateur pour une intervention prompte des pouvoirs publics afin de réguler ce marché mais surtout aux ménages pour éviter des achats injustifiés, le cours des viandes blanches semble échapper à tout contrôle.
A l’approche de la rentrée scolaire et sociale, le pouvoir d’achat du citoyen est mis à rude épreuve. Alors que les familles dépensent des sommes très importantes pour répondre aux besoins scolaires de leurs enfants, elles font face à une inflation sans précédent concernant les prix des produits de consommation. Il s’agit surtout du poulet, la première source de protéine des Algériens, au moment où le poisson est classé parmi les produits de luxe car inaccessibles.
Au niveau des marchés de la capitale, le Jeune Indépendant a pu constater une flambée soudaine et inexplicable de la viande blanche en cette période d’été car, d’habitude, les prix augmentent à l’approche des occasions religieuses, à l’instar du ramadhan, du Mawlid Ennabaoui, de l’Achoura mais aussi de Yennayer, et ce en raison de la forte demande.
Dans les marchés de la capitale où le Jeune Indépendant a fait une petite virée, à l’image de celui d’El-Mouradia et de Bordj El-Kiffan, les prix de la volaille affichés ont augmenté du jour au lendemain, et ce après une baisse remarquable. Certains citoyens rencontrés au marché de la Redoute, à El-Mouradia, en ressortent les couffins vides de viande alors que le poulet est devenu l’alternative à la consommation de la viande rouge dans les menus du vendredi des familles algériennes.
Pour Nadia M., mère de quatre enfants, acheter de la viande rouge qui peut atteindre 2 000 DA/kg, c’est hors de sa portée. « On n’a pas le choix, on remplace la viande rouge par du poulet, mais même là c’est trop cher. Je ne comprends pas cette augmentation », a-t-elle déploré, avant d’ajouter que vendredi dernier le prix des cuisses était à 350 DA/kg. « Je m’interroge sur cette augmentation. Où sont passés les agents de contrôle, les autorités concernées et les agents du ministère du Commerce ? », a-t-il dit. « Si c’était moi, je boycotterais ce produit car c’est exagéré. Même les légumes ont augmenté, je viens d’acheter les haricots verts pour préparer mon couscous à 200 DA et la courgette à 180 DA, alors que la tomate est à 100 DA », a-t-elle dénoncé.
Pour la plupart des citoyens rencontrés, ces augmentations ne sont pas justifiées. « On ne parle pas d’agneau, de veau ou de crevette, c’est seulement du poulet », ont souligné Latifa et Zaineb, croisées à Bordj El-Kiffan. Il convient de noter que la mercuriale des prix a touché aussi les œufs. Un œuf est en effet cédé chez les détaillants entre 19 et 20 DA tandis que le plateau est à 570 DA. Selon Djamel, propriétaire d’un commerce d’alimentation générale à Souidania, le plateau est cédé chez les grossistes à 470 DA. « Il faut s’attendre à une augmentation des œufs. Le plateau pourrait atteindre 600 DA », a-t-il confié.
Une situation alarmante selon l’APOCE
Contacté ce vendredi par le Jeune Indépendant, le président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur, Mustapha Zebdi, a dénoncé la situation des marchés algériens qui ne sont pas contrôlés. « La situation est intolérable et alarmante », a-t-il lancé, souhaitant que tous les acteurs de différents départements ministériels interviennent pour mettre fin à ce feuilleton qui perdure.
Zebdi a cependant avoué que la flambée des prix n’a pas touché que le poulet mais aussi les œufs, qui connaissent ces jours-ci une véritable hausse. « Les prix varient d’une région à une autre selon la production de chaque région. Nous savons que la production à l’Est est plus importante que celle à l’Ouest. Il y a une différence de 20 jusqu’à 40 DA », a-t-il fait savoir. Il a avoué que le prix du poulet a atteint dans certains endroits 500 DA, ajoutant qu’à Adrar, le kilo de poulet affiche 470 DA. M. Zebdi a signalé que la hausse des prix est enregistrée à l’échelle nationale, ce qui impacte le pouvoir d’achat du consommateur, d’autant plus que la volaille est la protéine la plus accessible pour la majorité de la population.
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