Viande importée fixée à 1 200 DA/kg: Des boucheries hors la loi

Le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a fixé le prix de la viande rouge importée à 1 200 DA le kilogramme pour la rendre accessible aux consommateurs. Cependant, certaines boucheries ne respectent pas cette décision, la proposant à des prix dépassant le seuil fixé par l’Etat.

Les prix de la viande rouge ont atteint des niveaux record ces derniers mois, dépassant le seuil des 2 000 DA le kilo, ce qui rend cette denrée inaccessible pour les familles à faibles et moyens revenus. L’annonce par l’Etat de l’importation, à un rythme continu, de quantités de viande rouge, en vue de réguler le marché, a été bien accueillie par les citoyens, jugeant le prix, fixé par les autorités, accessible.

Cependant, certains propriétaires de boucheries s’amusent à ne pas respecter les consignes du ministère du Commerce en proposant cette viande importée à un prix plus cher, dépassant ainsi le seuil de 1 200 DA. Un état de fait qui a suscité l’étonnement et la colère des citoyens qui ont été confrontés à des cas de spéculation.

« Il est déraisonnable d’acheter de la viande à 1 500 DA le kilo alors que l’Etat la propose à 1 200 DA. Où sont les agents de contrôle prévus par le ministère pour s’assurer, sur le terrain, de l’application des directives », s’interroge Kamel, qui dit avoir l’habitude d’acheter de la viande dans la commune d’Ouled Moussa, dans la wilaya de Boumerdès.

Citant les témoignages de certains de ses voisins, Kamel a fait savoir au Jeune Indépendant que certaines « boucheries conventionnées » commercialisent cette viande importée à 1 400, voire 1 600 DA pour les parties sans os, tout en vendant le reste à 1 200 DA le kilogramme.

Fatima, habitant dans la commune d’Hussein Dey, affirme avoir acheté de la viande rouge importée à 1 300 DA le kilo chez une boucherie privée. « Ce n’est pas normal que l’Etat fixe le prix de cette viande à 1 200 DA et qu’on la trouve dans les boucheries à un prix plus cher. Il faut multiplier les opérations de contrôle pour éviter la spéculation », réclame-t-elle.

Pour sa part, l’Organisation algérienne de protection et d’orientation des consommateurs et son environnement a mis en garde, dans un post sur sa page Facebook, les bouchers qui ne respectent pas le prix fixé par le ministère, rappelant que les contrevenants feront l’objet de poursuites.

Afin de lutter contre ce genre de pratiques frauduleuses, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations avait donné des instructions aux services compétents afin de multiplier les inspections sur le terrain, le but étant de s’assurer de la réception de toutes les quantités facturées et de leur commercialisation effective dans ces locaux aux prix fixés par les autorités publiques, qui ne doivent pas dépasser 1200 DA le kilogramme, et ce quelle que soit leur nature, leur catégorie ou leur mode d’emballage.

Le ministère a également exigé que la provenance de ce produit soit aussi indiquée pour que les clients puissent faire la différence au moment de faire leur achat. De telles sorties ont pour but de s’assurer qu’il n’y aura pas de tromperie et que les citoyens pourront acheter ces viandes rouges en provenance d’Amérique du Sud à un prix raisonnable.

Par ailleurs, le département de Zitouni a donné des instructions fermes pour « veiller à la nécessité de séparer les viandes importées des viandes locales en les identifiant comme des viandes importées par une étiquette indiquant leur nature et en rendant obligatoire l’affichage des prix ».

De plus, les directeurs régionaux doivent fournir à la Direction générale du contrôle économique et de la répression de la fraude un rapport quotidien comprenant le nombre de points de vente alloués ainsi que les quantités vendues dans les wilayas relevant de leur compétence. Il faut aussi faire le bilan de toutes les préoccupations et suggestions qu’ils considèrent utiles pour ce dossier.