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Nationale

Vers un second Mazafran de l’opposition

Vers un second Mazafran de l’opposition

L’opposition semble se diriger lentement et sûrement vers la tenue d’un second sommet. Pratiquement, tous les acteurs de cette opposition, intégrés soit dans la Coordination nationale des libertés et pour la transition démocratique (CNLTD), soit dans le pôle des forces du changement, se sont mis d’accord sur cette perspective politique. Lors d’une réunion à huis clos dimanche dernier au siège du MSP par l’instance de concertation et de suivi (ICS), pratiquement tous les dirigeants des partis politiques sont convenus de la nécessité de revoir la copie de la plate-forme de Zéralda appelée Mazafran, tout en maintenant les revendications essentielles et stratégiques comme la création d’un organe indépendant chargé d’organiser, de superviser et de contrôler les élections.
Selon des indiscrétions, cette rencontre aura permis de dissiper des doutes et des incertitudes qui ont longtemps plané sur l’opposition, notamment depuis les dernières sorties du patron du MSP Abderrazak Mokri, et les colères significatives de Djaballah. Il est question ainsi de tenir un second sommet politique afin de clarifier les positions de cette opposition, et surtout d’unifier leurs discours par rapport aux récentes initiatives de Saâdani du FLN, qui préconise la mise en place d’un front national de soutien à Bouteflika et ses appels à cette opposition pour rejoindre son projet alors qu’il ne cesse de la critiquer. Selon les mêmes sources, on prévoit ce sommet avant la fin de l’année, probablement fin décembre prochain. Une réunion élargie de l’ICS est déjà sur les tablettes le mois et dont l’ordre du jour consacre les préparatifs de ce sommet, son organisation et surtout le contenu des textes ou de la « proclamation ». Il semble également qu’une initiative d’alliance entre la CNLTD et les Forces du changement que dirige Ali Benflis, chef du parti « Avant-garde des Libertés » sera examinée afin de faire face au projet du FLN. L’idée est de créer une mouvance politique compacte qui ferait contrepoids à la suprématie de Saâdani et de ses alliés de la sphère présidentielle. Il est également question, lors de ce sommet, d’initier les contours des actions politiques à mettre en œuvre, en associant aussi bien les manifestations de proximité et les meetings sur le terrain que la communication à travers les réseaux sociaux et les médias.
Cette opposition n’a pas manqué de critiquer avec virulence les « menaces proférées par des responsables proches du pouvoir », et surtout « dénonçant la chasse aux syndicalistes et militants des droits de l’homme ». Dans le même registre, l’opposition relève dans le communiqué final qui a sanctionné cette réunion de l’ICS, que le pays vit « une conjoncture caractérisée par une crise économique inquiétante, une conjoncture politique mouvementée et une réalité sociale grave ». Occasion pour l’opposition de mettre en doute les promesses de l’instauration d’un Etat civil que certains avaient mis en avant pour expliquer les récents changements et les restructurations en cours dans les appareils de l’Etat. Pour l’opposition, le pouvoir a engagé en solo une politique d’austérité, refusant toute initiative d’ouvrir un dialogue franc avec l’opposition, ce qui ne permet pas de prémunir le pays de troubles sociaux.
Quoi qu’il en soit, il est clair pour les observateurs de la scène nationale que le fossé se creuse davantage entre les sphères du pouvoir et les cercles de l’opposition. On se dirige pratiquement vers une dichotomie nette entre les deux mouvances politiques, en dépit des divergences de sensibilités et des idéologies. Une dichotomie qui pourrait bien s’enraciner lors du lancement du chantier de la révision de la Constitution, dont on dit que le projet est tout proche.



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