Vers un nouveau dispositif pour l’importation

Le régime des licences d’importations sera maintenu par le gouvernement l’année prochaine. Bien que le Premier ministre Ahmed Ouyahia ait suggéré, dans son discours à l’APN avant-hier, que ce régime subira quelques correctifs, son ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, a affirmé hier matin sur les ondes de la radio publique que ce régime restera en vigueur pour la majorité des produits concernés par l’importation.
Seul changement, la « mise en adjudication » de ces licences pour une meilleure transparence, selon les propos du ministre du Commerce.
Ce dernier a laissé entendre qu’il y aurait eu par le passé l’existence de pratiques « illégales », comme le délit d’initié, d’où cette mise en adjudication. Selon lui, des produits concernés par les licences d’importations ont été importés massivement avant même la mise en place des contingents.
Benmeradi s’est engagé à publier la liste des produits soumis aux licences dès janvier 2018 pour éviter justement ce phénomène des importations massives avant leur mise en place.
S’agissant des bilans chiffrés, le ministre a estimé que les importations algériennes ne devraient pas dépasser la barre des 40 milliards de dollars cette année, contre près de 47 milliards en 2016.
Le déficit commercial devrait également être inférieur à 10 milliards de dollars contre 17,84 milliards l’an dernier. Sur ce volet, on sait que l’Algérie n’importera pas de ciment en 2018, étant donné que la production locale est suffisante pour satisfaire les besoins.
Pour le ministre, il existe même des demandes d’autorisation pour exporter du ciment algérien. Pour le secteur de l’automobile, Benmeradi a indiqué que le gouvernement n’a pas encore tranché la question des quotas pour 2017, et dont le dossier traîne depuis déjà des mois.
Certains pensent même que vu les délais qui nous séparent de la fin de l’année, l’octroi de ces quotas serait vain et inutile et qu’il vaut mieux aller vers une « année blanche », d’autant que la production nationale atteindra le seuil des 100 000 véhicules cette année.
Sur la hausse des prix de la banane, qui défraie la chronique en dépassant 1 000 DA sur les étals d’Alger, le ministre a assuré que ces cours vont revenir à la normale, puisque « 60% du quota d’importation de la banane a été distribué ces dernières semaines « , ajoutant qu’à l’avenir ce fruit ne sera plus soumis au système de quota.
Comme les aliments du bétail, soumis à de fortes demandes et qui avaient provoqué en juin dernier de vives polémiques entre les éleveurs, les importateurs privés et l’office public chargé d’importer ces aliments.
Sur la structure réelle de nos importations et la hausse de ces dernières années, le ministre du Commerce a expliqué que 65% de la facture était constituée d’équipements industriels et de matières premières, en raison des programmes de développement lancés, précisant que « 17% seulement de la facture des importations est composée de biens de consommations alimentaires et le reste de produits finis ».
Enfin, en guise de note d’espoir, Benmeradi dira qu’en 2018 le pays arrivera à « une couverture totale des importations par les exportations », sans donner des détails et les mécanismes pour y parvenir.
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