Vers le report de la présidentielle
Alors que l’on enregistre aujourd’hui 74 postulants à la présidentielle du 4 juillet prochain, le report du scrutin est de plus en plus envisagé en haut lieu, selon une source bien informée qui ajoute qu’une instance de transition pour gérer une période de 12 mois sera installée dans la foulée de l’annonce officielle. Cette même information a été également diffusée par l’agence Reuters avant-hier. L’annonce de ces mesures interviendra au cours de cette semaine avec, en parallèle, avec l’ouverture d’un dialogue avec les représentants de la société civile et la classe politique.
Il est aussi attendu que le vice-ministre de la Défense et chef d‘état-major de l’ANP, Gaïd Salah, qui entamera à partir d’aujourd’hui une nouvelle sortie sur le terrain, annoncera dans un discours de « nouvelles mesures ». Pour l’instant, rien n’a filtré sur la composante et les prérogatives de l’instance qui aura en charge la gestion de la transition. Ce processus démarrera dès la fin du ramadhan.
Parmi les points essentiels de ce plan, le départ du gouvernement Bedoui après l’Aid. Le départ de l’Exécutif sera suivi quelques jours plus tard de celui d’Abdelkader Bensalah, le chef de l’Etat par intérim. Un gouvernement de technocrates sera appelé à gérer la période de transition, en l’absence d’un consensus sur les personnalités intègres et propres tel qu’exigé par le peuple.
Quant à la haute fonction de chef de l’Etat, elle sera dirigée par un trio de personnalités parmi lesquelles, dit-on, Taleb El Ibrahimi. Du coup, l’élection présidentielle ne se tiendra pas à la date fixée du 4 juillet. Ce scénario envisagé par les hautes autorités du pays a été validé et son exécution n’est plus qu’une question de semaines. Car la situation actuelle ne permet pas de chambouler les échéances à venir comme le mois de ramadhan, la saison estivale et la période des congés, les examens scolaires prévus au mois de juin (6e, BEM et bac) ainsi que la rentrée scolaire 2019/2020 qu’il faut d’ores et déjà préparer.
La tâche du nouveau gouvernement sera de gérer uniquement les affaires courantes. Il n’aura aucune emprise sur les grandes décisions engageant le pays. C’est le présidium qui sera chargé de conduire la période de transition qui ne dépassera pas 12 mois, et c’est à lui qu’incombera aussi la tâche de donner un nouveau souffle au pays en engageant un dialogue avec les partis politiques, les organisations de masse, les syndicats et les représentants de la société civile. De ce dialogue se dégageront ensuite les grandes décisions, telles la date de l’élection présidentielle, la remise à plat des textes majeurs, (Constitution, loi électorale, et loi sur les partis).
A travers cette démarche, les hautes autorités comptent faire baisser la pression populaire pour se concentrer uniquement sur les échéances à venir et éviter une révolte aux conséquences imprévisibles. Et aussi, à l’ANP de s’exposer davantage, durant cette période de transition qui va prendre fin avec la proclamation de la IIe République. L’Algérie va ainsi sortir aisément de la crise politique et institutionnelle dans laquelle elle se trouve.
La première étape de cette transition devrait permettre d’atteindre, dans chaque domaine, des objectifs précis selon des calendriers définis, de manière à assurer à la fin de cette période de transition, aussi poussée que possible, une issue favorable acceptée par tout le monde.