Vente de médicaments antidiabète sur les réseaux sociaux : Alerte de l'Association d'Alger – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Vente de médicaments antidiabète sur les réseaux sociaux : Alerte de l’Association d’Alger

Vente de médicaments antidiabète sur les réseaux sociaux : Alerte de l’Association d’Alger
©PHOTOPQR/VOIX DU NORD/PHILIPPE Pauchet - illustration : medicaments

Sur les réseaux sociaux, les publicités vantant des médicaments et des compléments alimentaires miracles dits naturels se multiplient. Des traitements permettant, soi-disant, la guérison rapide du diabète sont également mis en vente sur des sites internet, représentant ainsi un « sérieux danger » pour la santé des consommateurs.

Consciente des dangers que cette tendance représente pour la santé des gens, l’Association des diabétiques de la wilaya d’Alger a alerté et a mis en garde contre l’utilisation de ces médicaments dits « miraculeux » pour traiter le diabète, mais pouvant entraîner des dangers pour la santé.

C’est un véritable cri d’alarme que vient de lancer le président de l’Association des diabétiques de la wilaya d’Alger, Fayçal Ouhadda, qui a mis en garde contre la propagation de produits qui, soi-disant, permettraient une guérison du diabète.

Il s’agit notamment d’appareils « miracles » et de compléments alimentaires non approuvés par les organismes de santé. Ces petites gélules feraient des miracles, selon certains sites qui font de la publicité pour ce genre de produits sur les réseaux sociaux et, cerise sur le gâteau, elles seraient 100 % naturelles. Des arguments qui séduisent des milliers de consommateurs et consommatrices diabétiques, souvent appâtés par les bienfaits de ces produits.

Contacté par le Jeune Indépendant, M. Ouhadda a regretté que de nombreux patients se tournent vers ces publicités mensongères et abandonnent leurs médicaments, ce qui, selon lui, entraîne de graves complications de santé pour les diabétiques. Pour le président de l’association, tout complément alimentaire ou produit dont les propriétaires prétendent guérir le diabète n’est qu’une « absurdité et une astuce commerciale dont le but est uniquement lucratif ».

Il a expliqué que les compléments alimentaires promus via Facebook pour le traitement du diabète et autres, dont le prix dépasse les 6 000 DA la boîte, n’ont pas été testés dans des laboratoires médicaux. Les citoyens, a-t-il rappelé, doivent se méfier et être vigilants, regrettant qu’il existe de nos jours des patients qui croient encore à ces « mythes ».

Il a, par ailleurs, appelé le ministère du Commerce à agir contre ces « faux produits » car ils font fureur sur les réseaux sociaux, et le peuple algérien continue à leur faire confiance.  

Concernant le « fameux » anneau magnétique pour traiter le diabète, M. Ouhadda a noté que ses propriétaires prétendent également qu’il traite l’hypertension artérielle. Il a fait savoir que les promoteurs de l’anneau magnétique ont utilisé sa photo et des vidéos de l’Association des diabétiques pour tromper les patients et les convaincre de l’acheter. « Ce n’est pas normal qu’un anneau magnétique puisse avoir un effet sur le pancréas, mais les patients croient malheureusement à ces mensonges », s’est-il désolé.  

 

Il a affirmé, à cet égard, que les autorités algériennes ont, depuis toujours, mis en garde contre le recours à ce genre de produits. « L’Association des diabétiques ne cesse d’alerter contre ce phénomène et nous envisageons de sensibiliser encore davantage de patients, car le recours à une médecine inconnue est similaire au fait de faire confiance aux charlatans », a-t-il indiqué.

Ouhadda a conseillé aux patients d’utiliser l’argent destiné à l’achat inutile de compléments alimentaires pour acheter des aliments bénéfiques pour leur santé.

Gare à l’automédication !

Contacté par le Jeune Indépendant, le Dr Mansour Hammoudi, médecin généraliste, a affirmé qu’aucun complément alimentaire ne peut guérir le diabète. « Comme leurs noms l’indiquent, ce sont des compléments alimentaires. Donc, ils ont comme intérêt d’améliorer et de compléter le régime alimentaire », a-t-il indiqué.

Pour le Dr Hammoudi, le risque avec ces produits qui circulent est avant tout lié à leurs origines et aux produits qui les composent. « Concernant les plantes, et dans la majorité des cas, on a peu de données et d’études scientifiques pour avoir un avis précis sur le réel effet (bon ou mauvais) sur la santé du patient, sans parler du surdosage qui peut avoir des effets dangereux sur la santé, même pour les compléments à base de vitamines », a-t-il souligné.

Pour les diabétiques, le médecin a fait savoir que c’est encore plus dangereux avec des patients qui stoppent leurs traitements et, donc, risquent des complications suite à une hyperglycémie.

Selon lui, le mot d’ordre est de lutter contre l’automédication, et les patients doivent revenir vers leurs médecins traitants pour demander conseil.

Il convient de souligner que l’organisation algérienne pour la défense du consommateur Himayatec avait précédemment mis en garde contre la propagation de ces publicités mensongères profitant de la souffrance des patients pour commercialiser leurs produits. Elle les qualifie de « manipulation », notamment lorsqu’il s’agit de traiter des maladies chroniques dont les médicaments sont connus dans le monde entier.

L’organisation a estimé que la prudence s’impose, à la lumière des « fausses » pages qui font la promotion, depuis un certain temps, d’un anneau magnétique pour traiter le diabète, appelant les patients à être vigilants.

L’organisation Himayatec avait regretté le fait qu’il y ait des citoyens qui prétendent avoir été guéris du diabète grâce au port d’une bague magnétique et avoir été émerveillés par le résultat, mettant en garde contre le fait de gaspiller de l’argent pour acheter ce genre de produits alors que des médicaments de renommée internationale n’ont pas complètement éliminé le diabète.

L’Organisation algérienne pour la défense du consommateur avait estimé que si de tels produits étaient efficaces dans le traitement du diabète, le ministère de la Santé les aurait autorisés et nous les aurions trouvés en pharmacie.

Selon les spécialistes, ces alertes doivent rouvrir le débat sur ces produits non régulés que l’on trouve sur les réseaux sociaux, car c’est un véritable enjeu de santé publique. Ils estiment que la mention « Produit naturel » ne répond en effet à aucune norme réglementaire.

Il faut dire qu’acheter des médicaments ou autres produits sur internet, où les contrefaçons sont très nombreuses, peut exposer le consommateur à un risque réel.

 

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