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Nationale

Vaccination contre la Covid-19 : Le grand retard de l’Algérie

Vaccination contre la Covid-19 : Le grand retard de l’Algérie

C’est ce que craignaient beaucoup de spécialistes. La campagne de vaccination contre la pandémie de la Covid-19, en dépit de toutes les assurances des officiels, connait un grand retard.

Depuis son lancement fin janvier, soit presque deux mois, très peu d’Algériens ont été vaccinés, alors que des milliers de citoyens se sont inscrits sur des listes d’attente, espérant un rapide traitement. Car, les conditions de travail au niveau des polycliniques spécialisées ou dédiées à cette campagne, sont devenues meilleures avec l’absence de tension et une stabilisation dans les cas de contamination au coronavirus.

Une situation des plus favorables pour lancer une campagne de vaccination de masse. Certains experts dans le milieu sanitaire avaient tablaient sur un taux de vaccination appréciable qui pourrait atteindre en trois mois quelques 10% de la population.

D’autant que les promesses d’arrivées de vaccins de plusieurs laboratoires étrangers étaient quotidiennes de la part de nos responsables gouvernementaux. D’ailleurs, ces arrivées étaient fortement médiatisées par les médias publics et privés, donnant l’illusion que l’Algérie sera enfin délivrée du cauchemar pandémique. Un budget conséquent a été mobilisé par l’Etat pour faire face à ces dépenses, puisque la vaccination est gratuite.

On ne le dit pas officiellement, mais la campagne de vaccination contre la Covid-19 semble mal partie et connait des carences dans le timing. Les premières milliers de doses ont été mobilisées pour le personnel soignant et les membres des différents services étatiques, ainsi que quelques milliers de citoyens âgés ou malades chroniques.

De nombreuses wilayas n’ont pas reçu suffisamment de doses malgré une forte demande de la part de la population. Pire encore, des régions connues pour être des clusters, ou des foyers de propagation, classées en tête des zones de forte contamination, souffrent du manque flagrant de doses, comme Blida ou Boufarik.

Des médecins qui exercent dans le privé ont fait part de leurs craintes des risques que cette situation pourrait engendrer, alors que le pays s’apprête à vivre deux grands événements populaires, le mois du ramadhan et une dense campagne électorale des législatives. Deux évènements où la vigilance sanitaire est relâchée.

Avec la levée des mesures draconiennes du confinement sanitaire, l’ouverture des routes et des moyens de transports collectifs, ainsi que les grands marchés, le risque est réelle, surtout avec l’apparition de nouveaux variants plus agressifs et moins maitrisables.

Cette fois, le cri d’alarme nous vient du Dr Mohamed Yousfi, chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital de Boufarik. Il a déploré hier sur les ondes de la radio, le retard accusé par l’Algérie en matière de vaccination de masse de la population. « Il faut accélérer la vaccination, nous sommes en retard par rapport à d’autres pays », a souligné le spécialiste.

Il a révélé que le taux de vaccination atteint est de 0,17%, ce qui est minime, pour ne pas dire dérisoire, par rapport à d’autres taux atteint par des pays africains et arabes qui frôlent les 10%. Rien qu’au Maroc, c’est déjà plusieurs millions de vaccinés.

Pour Yousfi, « l’Algérie a entamé tardivement la campagne vaccinale et qu’il faut maintenant passer à la vitesse supérieure pour anticiper une éventuelle vague de contamination, à la faveur de la résurgence des variants britanniques, nigérians ou autre dans plusieurs localités du pays. « Ces variants sont plus dangereux, plus contagieux et se répandent plus rapidement » souligne encore le chef de service des maladies infectieuses de l’hôpital boufarikois, insistant sur une rapide relance de la vaccination, profitant de la stabilité épidémiologique actuelle.

Fin janvier, l’Algérie a reçu 50.000 doses du vaccin russe Spoutnik V, suivi par un lot de 50.000 doses du vaccin AstraZeneca, qui subit actuellement une mauvaise publicité sur ces supposés effets secondaires assez graves. Le gouvernement chinois a également fait un don de 200.000 doses, soit un total de 300.000 doses, qui ne répondent guère aux attentes, ni aux besoins de la population à risque en Algérie.

Récemment, l’institut Pasteur a fait des commandes auprès de cinq laboratoires, mais dont la réception risque de durer encore, en raison de la forte pression internationale sur les produits. Seule satisfaction pour le moment, c’est la concrétisation future d’un projet d’usine de fabrication du vaccin russe, dont l’implantation sera à Constantine.

Cette usine devrait à l’avenir satisfaire annuellement les besoins nationaux et sans doute répondre aux demandes de certains pays limitrophes ou voisins de l’Algérie. Selon le calendrier proposé par le chef de l’Etat, la première dose du Spoutnik V sortira de cette usine dans cinq mois, si tout va bien.



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