Unité, sans aucun doute !
Les médias lourds se sont mis de la partie, après les circulaires et autres documents internes circulant entre les différents ministères, sous la houlette du Premier ministre lui-même, pour faire savoir que cette année, la rentrée scolaire consacrerait ses premiers cours à l’Unité nationale.
On n’a pas encore commencé à spéculer sur les raisons cachées d’une telle directive que la cérémonie officielle organisée à Ghardaïa est venue apporter une réponse simple à une question bien compliquée. Les pouvoirs publics voudraient donc renforcer le sentiment national chez nos écoliers, collégiens et lycéens suite aux regrettables événements qui ont défrayé la chronique de notre si paisible Grand-sud.
Or, si tout le monde peut déplorer les violences et les accès d’intolérance entre deux communautés d’Algériens, personne ne peut prétendre qu’une des deux parties en conflit ait eu l’intention de remettre en question son appartenance à la Nation. Bien au contraire, la querelle, sur ce point précis, a plutôt poussé les uns et les autres à revendiquer une légitimité historique par rapport à l’occupation de territoires.
Dispute d’intérêts somme toute classique qui déchire des familles dans le nord du pays à propos de l’héritage d’un café maure ou d’une dizaine d’hectares de terres agricoles devenues une mine d’or grâce à la spéculation immobilière.
Les questions ethniques ou de rites n’étant qu’un prétexte supplémentaire et artificiel de s’étriper, après mille ans de bon voisinage dans le respect des différences. Pourquoi le gouvernement se sent-il donc obligé de philosopher sur notre unité quand chaque match important de l’équipe nationale accroche les couleurs algériennes à tous les balcons et que les Mozabites au même titre que les Chambis, observent une halte dans leur affrontements pour s’inquiéter des résultats du onze national ? Il semblerait que, la génération de Novembre s’en allant, on craigne au sommet de l’Etat une usure du ciment national longtemps pétri dans l’épopée de la Guerre de Libération. Tandis que la jeunesse algérienne de Facebook et de Twitter a su, à maintes reprises, prouver son attachement sincère à son pays, d’est en ouest et du nord au sud.
Les officines qui ont voulu « printaniser » l’Algérie via les réseaux sociaux en savent quelque chose. Il n’y a donc pas de raison pour que les autorités nourrissent le doute.