UNESCO: Le Raï officiellement un chant algérien
C’est désormais officiel, l’Algérie a reçu l’original du certificat d’inscription du Raï, chant populaire d’Algérie, sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité établie par l’UNESCO.
C’est l’ambassadeur, Coordonnateur résident du Système des Nations Unies en Algérie, Alejandro Alvarez qui a remis en main propre une copie de ce certificat au secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Amar Belani.
Lors de la cérémonie qui s’est déroulée ce jeudi 27 avril, au siège du Ministère des affaires étrangères, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Amar Belani a affirmé que ce certificat « renforcera ainsi la liste de l’Algérie par un dixième élément après ceux d’Ahellil du Gourara, du costume nuptial de Tlemcen y compris « Khit er rouh », de sbuâ, pèlerinage annuel à la zawiya Sidi El Hadj Belkacem, de Rakb Sidi Cheikh (Fantasia) à El Abiodh et de la Sebeïba dans l’oasis de Djanet ».
Selon M.Belanin, « le Raï acquiert, à travers cette certification, prestigieuse et méritée, ses lettres de noblesse, qui ont permis à cette musique populaire, qui trouve ses origines chez les cheikhs de la chanson bédouine tels que Cheikh Hamada et Abdelkader Khalidi, de s’imposer comme un élément incontournable de notre patrimoine culturel ».
Ainsi, cette reconnaissance est « le fruit des efforts soutenus et déterminés des hautes autorités de notre pays et des professionnels du secteur de la culture et le Ministère des Affaires Etrangères et de la Communauté Nationale à l’Etranger, visant à valoriser et à faire connaître le riche patrimoine culturel de l’Algérie et à mettre en lumière sa contribution significative à la culture universelle » a-t-il précisé. En effet, « l’Algérie dispose d’un patrimoine culturel d’une immense richesse, produit de siècles d’histoire, ce qui reflète l’authenticité et la noblesse de notre Nation » a-t-il fait savoir.
Le même intervenant a rappelé, l’engagement du Président de la République, qui a récemment souligné une volonté de « protéger le patrimoine algérien de toute imitation et tentatives d’accaparement de ses composantes par les faussaires de l’histoire, dont les tentatives malveillantes n’ont épargné aucun élément du patrimoine dans le but de dénaturer et de se l’approprier, à l’instar du « Zellige », « Le Hayek », « Khit Errouh », « La blouse d’Oran » et « La Guendora de Constantine », « le Sarwal al-Shalqa », « Le Karakou ». Ces manœuvres ont même atteint les chansons, en particulier, de nos deux grands cheikhs, Rabeh Daraissa et Abdel-Majid Meskoud » a-t-il dit.
De son côté, Alejandro Alvarez a affirmé que cette reconnaissance est « une étape importante pour l’Algérie, son histoire et sa culture ». Selon lui : « ce certificat témoigne de la richesse et la profondeur de la culture et l’identité algérienne et surtout son ancrage continental ».
« L’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO de l’ONU de la musique Raï qui incarne la diversité culturelle de l’Algérie est une réelle opportunité de la préserver pour les générations futures, et de lui permettre de continuer à être une source d’inspiration pour les musiciens du monde entier » a-t-il expliqué.
Avec cette reconnaissance officielle, l’UNESCO clôt le débat sur l’appartenance et l’origine du Raï en tant que chant proprement algérien et constitue aussi un camouflet pour le régime marocain qui tentait de spolier un chant et une musique étrangère à sa culture.
Le Raï née durant la colonisation française a servi notamment de moyen de contestation et de rejet de l’ordre colonial établi en Algérie.