Meloni à Alger: Une visite pour sceller le partenariat algéro-italien
Giorgia Meloni, présidente du Conseil des ministres d’Italie, est attendue ce dimanche pour une visite de travail et d’amitié. Le gaz, la sécurité et l’immigration seront, entre autres, à l’ordre de cette visite de deux jours, l’objectif étant de renforcer davantage la coopération bilatérale et la hisser à un partenariat stratégique, comme l’ont voulu les chefs d’Etat des deux pays.
La première femme à prendre la tête de l’exécutif italien, pour la première fois de l’histoire du pays, adopte une nouvelle attitude avec le Continent africain pour bâtir une relation de coopération et non pas de prédateur.
L’Algérie, avec laquelle l’Italie a renforcé sa coopération, entend sceller notamment la coopération énergétique.
Les visites et les rencontres se multiplient entre les dirigeants des deux pays. La visite du président italien en Algérie, Sergio Mattarella, en novembre 2021, et celle du président algérien en Italie au mois de mai 2022 témoignent de la volonté de porter ce partenariat à des niveaux supérieurs.
L’ex-Premier ministre italien, Mario Draghi, s’est rendu l’année dernière deux fois (en avril et en juillet) en Algérie, où il a été surtout question d’avancer sur la question de la fourniture de l’Italie en gaz vu sa dépendance du gaz russe. Le ministre des Affaires étrangères, Di Maio, a aussi fait le déplacement en Algérie au mois de mars 2022.
Cette fois, c’est Giorgia Meloni, présidente du Conseil des ministres d’Italie, laquelle a succédé depuis le mois de novembre dernier à Mario Draghi, qui est attendue à Alger pour une visite de deux jours, alors qu’une audience a déjà regroupé les deux responsables au mois de novembre, à l’occasion de la COP 27 en Egypte.
Et c’est l’ambassadeur d’Algérie à Rome qui a confirmé cette visite. Abdelkrim Touahria, qui s’est entretenu avec le ministre de l’Intérieur italien et le préfet de Rome, en prévision de la visite de la présidente du Conseil des ministres d’Italie, a passé en revue l’état de la coopération bilatérale, notamment les dossiers qui pourraient faire l’objet de discussions durant cette visite.
Le diplomate algérien a réitéré, à cette occasion, l’importance de renforcer l’axe de coopération Alger-Rome sur les plans politique et économique, conformément aux orientations du président de la République. Il a estimé que cette visite consolidera davantage le chemin de l’édification d’un véritable partenariat stratégique, voulu par les deux chefs d’Etat.
Ainsi, la visite de Mme Meloni est considérée comme étant une étape importante dans la concrétisation de son plan baptisé « Plan Mattei » pour l’Afrique, en hommage à Enrico Mattei, fondateur de l’énergéticien italien Eni. Ce dernier négociait des partenariats plus équitables et plus coopératifs avec les pays producteurs de pétrole comme l’Algérie.
D’aucuns estiment donc qu’il sera question du dossier énergétique, sachant que l’Italie ambitionne de devenir le hub énergétique de l’Europe, surtout que l’Algérie est devenue le premier fournisseur de gaz de l’Italie, avec les augmentations de livraisons de gaz. Le pays se prépare déjà, avec le lancement de nouveaux projets relatifs, entre autres, à la mise en place des plates-formes de stockage.
L’Algérie, de son côté, avait exprimé sa volonté de relancer le projet du gazoducgazoduc Un gazoduc est une canalisation destinée au transport de matières gazeuses sous pression, la plupart du temps des hydrocarbures. Selon leur nature d'usage, les gazoducs peuvent être classés en trois familles principales : 1- gazoducs de collecte, ramenant le gaz sorti des gisements ou des stockages souterrains vers des sites de traitement. 2- gazoduc de transport ou de transit, acheminant sous haute pression le gaz traité (déshydraté, désulfuré, ...) aux portes des zones urbaines ou des sites industriels de consommation 3- gazoducs de distribution, répartissant le gaz à basse pression au plus près des consommateurs domestiques ou des petites industries. GASLI, reliant l’Algérie à la Sardaigne via la Tunisie. La concrétisation de ce projet permettra à l’Italie d’accéder à des approvisionnements supplémentaires, surtout que l’Algérie s’apprête à doubler ses exportations de gaz pour atteindre un volume annuel de 100 milliards de m3.
En sus du dossier énergétique et du partenariat économique qui vont être abordés lors de cette visite, la coopération bilatérale dans d’autres domaines devrait être aussi évoquée.
Il s’agit du dossier sécuritaire, de la migration clandestine ainsi que des dossiers régionaux et internationaux.
S’agissant des dossiers sécuritaires, M. Touahria, lors de son entrevue avec le ministre de l’Intérieur italien, s’est réjoui de l’excellente collaboration entre les services de sécurité des deux pays sur les questions se rapportant au terrorisme et à la criminalité transnationale organisée.
Soulignant l’excellence des relations politiques entre les deux pays, M. Touahria a également évoqué la question de la migration clandestine. Il a affirmé que l’Algérie œuvrait par tous les moyens à protéger les frontières et le littoral et à lutter contre les sources alimentant ce phénomène.
Il a, dans ce sens, évoqué le travail des services consulaires de l’ambassade, lesquels procèdent régulièrement aux auditions nécessaires à l’identification des migrants illégaux présumés algériens retenus en Sardaigne et au sud de l’Italie.
Il a aussi été question de la circulation des personnes, en sus du projet d’Accord sur la coopération en matière de sécurité, qui est en voie de finalisation et susceptible d’être signé durant la visite de Mme Meloni.