Une nouvelle agence de renseignement plus «soft»

SM, DCSM, DRS, et aujourd’hui DSS, des sigles qui changent au gré des bouleversements géopolitiques mais qui demeurent toutefois liés à la sécurité nationale dans son acceptation la plus large.
Si les premiers sigles renvoient à une certaine époque de par la peur et l’inquiétude qu’ils suscitaient chez les citoyens, le DRS hier, et aujourd’hui la DSS, sont des acronymes qui ont pénétré cette dernière décennie tous les foyers pour devenir enfin des structures au même titre que les services de police ou ceux de la gendarmerie.
Le nouveau service créé est une agence gérée et conçue dans l’esprit de la Constitution qui favorise la mise en place d’un régime tourné vers la société civile.
C’est ainsi que la DSS, au même titre que n‘importe quel service de renseignement, s’occupe de la collecte et du traitement de l’information et de la projection de scénarios devant permettre à un Etat de droit d’anticiper les grandes évolutions du monde pour préserver la sécurité nationale.
Le nouveau service devient pour ainsi dire une instance qui coordonne plusieurs départements sous la coupe du pouvoir politique, en l’occurrence la présidence de la République. Le chef de cette nouvelle agence, le général-major Bachir Tartag, nommé ministre-conseiller auprès de la présidence de la République assumera cette tâche en tant que responsable civil, contrairement à ses prédécesseurs qui furent tous des militaires d’active.
Pour ce faire, il disposera de toutes les prérogatives pour gérer les renseignements de la police, de la gendarmerie et enfin de l’armée et proposer des plans d’action au président Abdelaziz Bouteflika qui sera son superviseur direct et son responsable hiérarchique, et ne dépendra plus du département de la Défense nationale. Son transfert des Tagarins, siège du MDN à l’ancien siège du ministère des AE, est un signe fort révélateur.
Tout comme cette exposition médiatique de Tartag face aux caméras de TV et appareils photo lors de sa première apparition en public n’est pas passé inaperçue aux yeux des citoyens Les images récentes de son prédécesseur Toufik n’ont pu être dévoilées et connues de l’opinion publique que dernièrement et après son départ du DRS. De son côté, la sécurité de l’armée, un service relevant du DRS à l’époque du général Toufik, reste dans le giron de l’Etat-major de l’armée et sera une unité opérationnelle qui supervisera les opérations militaires sur le terrain.
Elle est, d’ailleurs, à l’origine de la réussite de plusieurs opérations réalisées par des troupes sur le terrain. L’Etat-major de l’armée conservera une cellule qui surveillera tout ce qui a trait aux relations publiques et extérieures.
Prévenir et informer, la nouvelle doctrine du renseignement algérien
L’Algérie peut et devra jouer à l’avenir un rôle essentiel en matière de prévention des crises régionales. L’Algérie peut également jouer un rôle essentiel en matière de prévention de crises dans son environnement proche, comme elle l’a déjà montré par le passé, en 2006 par exemple, lorsqu’elle s’est interposée entre les Touaregs et les autorités maliennes.
Par sa capacité de médiation, d’influence et de lutte contre les groupes djihadistes, l’Algérie dispose en effet certainement aujourd’hui d’une position clef sur le dossier de la crise au nord du Mali.
Au cours du mois d’octobre dernier, des agents du DRS, ont transmis une note exhaustive à la DGSE français par laquelle ils préviennent leurs homologues français d’un fort risque d’attentats terroristes dans la région parisienne au niveau des « centres abritant des grands rassemblements de foules ».
Le DRS a fourni une liste de noms de certains « radicaux » français d’origine algérienne et maghrébine qui sont entrés en contact avec les éléments algériens de Daech.
Placés sous surveillance depuis plusieurs mois par les renseignements algériens, ces éléments ont longuement conversé avec des radicaux français qui ont séjourné, pour certains d’entre eux, dans les camps syriens.
Dans sa note, le DRS avait signalé les agissements suspects d’Omar Ismaïl Mostefaï, l’un des kamikazes français du Bataclan dont la radicalisation avait été signalée par les services algériens lors de ses séjours successifs en Algérie auprès de sa famille.
Le DRS avait aussi demandé dans sa note des échanges d’informations au sujet des réseaux Belges qui s’activent énormément pour envoyer des renforts à Daech en Syrie. Ceux-ci derniers ont même élaboré une liste nominative des « frères », ces jeunes radicaux originaires de France.
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