Une menace réelle d’épidémie pèse sur plusieurs villages
En cette fin du mois d’août 2015, une menace réelle d’épidémie pèse sur plusieurs villages de la commune rurale de Boudjima. Et pour cause : des « montagnes » d’ordures ménagères, faute de leur ramassage quotidien et régulier par les services de voirie compétents, sont amoncelés le long des routes, notamment dans la partie ouest de la commune, comprenant les villages de Thala-Teghla, Agouni-Oufekous, Ivalithène, Ighzer-Nekva, Takhamt-N’Eljir, Tarihant et Tissegouine.
Dans la partie est, c’est le village d’Afir qui croule sous le poids des ordures ménagères. Cela fait plusieurs jours que l’opération de ramassage de ces déchets ménagers ne s’est pas effectuée.
Conséquence : au-delà du miasme qui se dégage de ces amoncèlements, des chiens et chats errants ainsi que les redoutables rongeurs tels que les rats et les belettes, guidés par leur instinct, déchirent et perforent les sacs en plastique pour y trouver leur pitance.
Dans leur quête de nourriture, ces bestioles éparpillent dès lors les ordures –des fois sur plusieurs dizaines de mètres à la ronde du principal amoncellement des ordures ménagères – rendant ainsi les lieux plus laids, plus sales, plus nauséabonds et aussi plus exposés au risque d’une épidémie.
D’aucuns n’ignorent que août est le mois de mariages et de circoncision. Au cours de ces dernières années, il n’est pas rare que deux ou trois fêtes sont organisées dans le même village et chaque jour de la semaine ; ce qui signifie que les ordures ménagères sont constituées principalement des restes de nourriture dont d’importantes quantités de viande.
C’est justement cette matière assurant les protéines qui, une fois à l’air libre, attire d’un les bestioles et de deux dégage les odeurs les plus nauséabondes, surtout lors des grandes chaleurs. Le mal fait à l’environnement dans la commune de Boudjima est tel que la grande famille de l’association de la protection de l’environnement dénommée Garoura ne sait plus où donner de la tête. Ses multiples tentatives de trouver parade à cette catastrophe écologique qui menace à présent la santé humaine ne sont que des coups d’épée dans l’eau faute d’implication à l’exigence de la situation des responsables de l’APC.
« Jadis, nous confie Soufiane Hidouche, membre de l’association Garoura, suite à un compromis avec l’APC, le ramassage des ordures ménagères se faisait une fois par semaine, plus exactement chaque dimanche de la semaine, mais à présent rien de tout cela ». Notre interlocuteur assure qu’autrefois, le ramassage des ordures ménagères touchait tous les villages et tous les quartiers ce qui assurait un environnement sain et certainement la sécurité sanitaires aux citoyens.
« La nouvelle règle instaurée à présent, poursuit Soufiane Hidouche dont l’amertume se lisait sur son visage, est le passage du camion à ordures ménagères une fois par hasard, et ce à raison d’une seule benne pleine, c’est-à-dire un seul voyage ; ce qui n’est pas suffisant par rapport à la quantité à ramasser. « Et avec le temps, cette disproportion flagrante entre la quantité d’ordures ménagères à évacuer et les moyens matériels mobilisés et le calendrier qui est y mis en application, on ne peut dès lors échapper à la situation désastreuse que l’on constate », explique encore notre interlocuteur.
A la question de savoir ce que compte faire à l’avenir l’association Garoura pour soulager un tant soit peu la population qui souffre le martyr, Soufiane Hidouche répond sans ambages : « Vu qu’une menace réelle d’épidémie pèse sur nos concitoyens, nous n’avons d’autre choix, faute d’une mesure urgente, que de nous adresser à l’autorité supérieure ! ».
Du côté de l’APC de Boudjima, nous n’avons obtenu aucun écho sur cette grave problématique. Au siège même de l’APC, où nous nous sommes rendus dans l’espoir de rencontrer le président d’APC, Smaïl Boukherroub en l’occurrence, afin de l’entretenir sur ce sujet, nous avons trouvé le portail fermé, fermeture causée par les citoyens de deux villages en guise de protestation contre leurs difficiles conditions de vie.
La tentative de joindre par téléphone le premier magistrat de la commune fut également vaine puisque seule la voix automatique annonçait l’indisponibilité de l’appareil.