Une marche à Madrid pour l’indépendance du Sahara occidental
Des centaines milliers de personnes ont marché lundi dans la capitale espagnole Madrid pour réclamer l’indépendance du Sahara Occidental occupée depuis 1975 par le Maroc demandant le gouvernement espagnol « d’intervenir pour aider les Sahraouis à être en mesure de voter afin de décider » de leur avenir.
Organisée à l’appel de la coordination des associations espagnoles de solidarité avec le Sahara occidental, la manifestation marque une accentuation de la revendication du peuple sahraoui et de la communauté internationale en faveur du règlement du plus vieux conflit colonial en Afrique.
La manifestation se déroulait en parallèle à la Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO), présidée par Pierre Galand, qui a exhorté, samedi dernier à Madrid, la communauté internationale à adopter une politique « cohérente » vis-à-vis de la question sahraouie et permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination.
Il a aussi fustigé l’Union européenne (UE) pour son « attentisme et sa politique de deux poids deux mesures » concernant le conflit sahraoui, marqué par le refus du Maroc de respecter la légalité internationale.
Les participants à la conférence ont relevé pour leur part la nécessité d’une solution juste et définitive au conflit du Sahara Occidental, tout en soutenant que le vaste mouvement de solidarité international avec le peuple sahraoui réuni ces deux jours à Madrid « réaffirme avec force sa solidarité avec sa lutte de 40 années pour son indépendance sous la conduite du Front Polisario, son unique et légitime représentant ».
En octobre dernier, une manifestation similaire avait rassemblé des centaines de personnes devant le siège du ministère espagnol des Affaires étrangères, à Madrid, qui ont dénoncé les crimes et les violations de droits de l’homme commis par l’occupant marocain contre des populations sahraouies.
L’ambassadeur sahraoui en Algérie, Brahim Ghali, a pour sa part appelé, en marge de la conférence, le Conseil de sécurité des Nations unies à agir « vite » et avec « détermination » pour la décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique.
« L’ONU est lassée par les atermoiements répétitifs du Maroc et ses entraves aux efforts de règlement du conflit au Sahara occidental », a-t-il relevé, insistant sur la nécessité d’entreprendre des actions pour que la situation ne perdure pas encore.
Il a souligné que « dans son prochain rapport, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, devra attirer l’attention du Conseil de sécurité pour revoir sa méthode de gestion de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) en vue de la décolonisation du Sahara occidental ».
Le diplomate sahraoui a relevé que cette 39ème édition de l’EUCOCO intervenait dans une conjoncture « particulière marquée par l’entêtement du souverain marocain (Mohammed VI) face à la légalité internationale, réitérant son appel à l’ONU à assumer ses responsabilités de parachever rapidement la décolonisation du Sahara occidental.
Vendredi dernier, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, avait déjà mis en garde contre la politique menée par le Maroc qui « encourage le retour à la guerre » à travers son « opposition » à la légalité internationale et son « refus » du dialogue pour le règlement du conflit du Sahara occidental. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc avec le soutien de la France.