Une exposition dédiée au métier de «Reggam» à Médéa

Le musée public national des arts et traditions populaires de Médéa ne cesse d’innover en matière de choix de thématiques de ses expositions, allant du métier du soulier à celui de pain-maison, en passant par le cavalier et le harnachement.
C’est autour du métier de l’artisan Reggam que, cette fois-ci, l’exposition est consacrée avec la présentation de modèles de tapis provenant de plusieurs régions. L’exposition intitulée le « Reggam », l’âme du tapis, est organisée dans la cadre du mois du patrimoine et se prolongera jusqu’à la fin du mois de juillet, dans le but de rendre un hommage au métier de « Reggam ».
Artisan nomade, le Reggam , il intervient dans la conception artistique du tapis en choisissant lui-même la laine, les couleurs et les motifs qu’il pose dans son cœur, sans maquette ni modèle pour composer le tapis, li-t-on dans la présentation du métier.
Le visiteur de l’exposition est vite plongée dans la profondeur des terroirs du pays eu égard à la richesse et à la variété des tapis ramenés de différentes régions, notamment des chaouias, de Timerkout (Timimoun), de Djebel Ammour, Maadhid (M’Sila), de Tlemçen, de Kabylie, des chefs-d’œuvre qui présentent des différences dans l’utilisation des couleurs qui peuvent être simples ou polychromes, des motifs de décoration contenant des figures d’oiseaux ou d’animaux, des médaillons, des chandeliers, des lignes géométriques brisées, etc.
Considéré comme un élément fondamental de la culture nationale, le métier de Reggam a pu être « pérennisé grâce aux artisans et aux associations qui font la promotion du patrimoine matériel et immatériel. »
L’on découvrira aussi les différentes étapes de confection du tissage depuis la tonte des moutons, le lavage, le peignage et le cardage de la laine et son nettoyage des impuretés en opérant un tri entre les mèches longues et les mèches courtes, la transformation en nappes légères jusqu’au processus de filage à l’aide d’un fuseau et au tissage proprement dit.
Certaines croyances vouent un respect particulier au métier à tisser qui « n’est pas un élément comme les autres. C’est un être familier qui demande beaucoup d’attention et de respect. Une fois monté au milieu de la tente ou de la Rahba (cour), il est salué chaque matin. On accroche rien dessus et il est interdit de s’asseoir sur l’ensouple inférieur. »
En plus du métier à tisser, érigé dans une des salles du musée, l’outillage nécessaire à l’ouvrage est également montré dans la même salle d’exposition où sont accrochés grand peigne, peigne à main, carde, fuseau et couteaux à crochet, etc.
Le visiteur peut aussi admirer certaines particularités d’objets façonnées à partir de la laine dans la région de Biskra tel le bissac ou « Tellis » qui ressemble à un sac à main ou une besace pour transporter des provisions pendant les pérégrinations des nomades.
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