Une délégation de l’OTAN reçue par Tebboune : L’Algérie pays stabilisateur de la région
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, mardi après-midi, la délégation conjointe de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, conduite par Fernando Adolfo Gutiérrez, qui effectuait une visite en Algérie.
Gutiérrez a affirmé devant la presse que l’Algérie a un rôle pivot dans la préservation de la sécurité dans la région. « L’Algérie a un rôle pivot dans la préservation de la sécurité dans la région. Nous avons discuté de cette question avec le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, notamment la préservation de la sécurité et la défense des frontières du vaste territoire algérien », a affirmé Adolfo Gutiérrez au sortir de l’audience que lui a accordée le Président.
Il a ajouté : « Nous sommes convaincus que la sécurité des pays du nord de la Méditerranée est liée à la sécurité des pays de la rive sud de la Méditerranée. »
Il faut dire que les questions sécuritaires et l’immigration clandestine constituent pour l’OTAN des défis majeurs, mais surtout des menaces et des périls sur la stabilité et la sécurité de ses Etats. Depuis des décennies, l’OTAN n’a pas réussi à contenir ces menaces, et ce en dépit d’un colossal budget, d’une mobilisation accrue des services et unités spéciales et de la mise en place d’une stratégie.
Or, l’Algérie a longtemps milité pour une autre approche, basée sur une stratégie globale d’aide aux projets de développement des pays africains pourvoyeurs de migrants clandestins et vivant des conflits ou des violences de toutes sortes.
Pour l’Algérie, le meilleur remède est d’attaquer le sous-développement et la pauvreté des populations en érigeant des plans de développement socio-économique dans plusieurs secteurs, notamment dans l’éducation, la santé, le transport, en aidant à la création des petites et moyennes entreprises ainsi qu’en lançant des activités industrielles qui absorbent le chômage. C’est la clé qui va encourager les populations démunies à se stabiliser.
Evidemment, les Etats de l’alliance devraient également se pencher sur les racines des conflits politiques et des violences de groupes terroristes, en soutenant les pays et les gouvernements locaux à mieux contenir ces périls.
C’est sans doute cela qui a poussé l’Algérie à rejeter le projet de devenir un gendarme dans la lutte contre l’immigration clandestine, une politique que l’OTAN continue de faire valoir en l’imposant à des pays voisins.
Sur ce point, il faut dire que l’Europe poursuit encore sa stratégie basée sur la surveillance maritime sur tous ces flancs de la Méditerranée, en engageant des patrouilles ou en offrant des moyens aux pays concernés de la rive Sud. Des financements importants sont octroyés afin de juguler les dérives liées à l’immigration clandestine. Or, les experts savent qu’il existe une collusion entre les bandes de passeurs, les narcotrafiquants et les réseaux terroristes.
C’est à ce propos d’ailleurs que le représentant parlementaire de l’OTAN a évoqué les questions sécuritaires, notamment la lutte contre le terrorisme, lors de son audience avec le président de la République.
Gutiérrez a déclaré avoir « échangé les points de vue avec nos collègues du Conseil de la nation et de l’Assemblée populaire nationale autour de nombreuses questions, notamment la sécurité, l’immigration, le terrorisme, l’énergie et d’autres questions d’intérêt commun ».
Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a reçu, à son tour, la délégation parlementaire de l’OTAN, conduite par Fernando Adolfo Gutiérrez, dans une audience où les deux parties ont évoqué les moyens de renforcer les relations de dialogue et de coopération entre l’Algérie et l’OTAN, notamment face aux défis communs en Méditerranée.
Le ministre de l’Intérieur a, de son côté, reçu, la délégation du Parlement de l’OTAN, conduite par Simona Malpezzi, vice-présidente de la sous-commission de la coopération transatlantique.
Merad a évoqué « la disponibilité permanente de l’Algérie à coordonner et à contribuer activement au sein des différents mécanismes régionaux et internationaux afin de faire face aux menaces communes, notamment la lutte contre les réseaux de trafic de drogue, un phénomène en recrudescence en Algérie en raison de plans délibérés, outre la contrebande et l’immigration clandestine ».
Un dialogue permanent
Il convient de souligner que l’Algérie a adhéré au Dialogue méditerranéen en mars 2000. Il s’agit d’un cadre de concertation et de coopération réunissant les pays membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) aux partenaires de la rive Sud de la Méditerranée.
En rejoignant le Dialogue méditerranéen de l’OTAN, l’Algérie avait un objectif primordial, celui de participer à la mise en œuvre de la sécurité collective dans la région méditerranéenne, mais selon une approche globale et intégrée avec d’autres initiatives euro-méditerranéennes sur la sécurité régionale.
Depuis son adhésion, les relations Algérie-OTAN ont connu une avancée appréciable marquée par les deux visites officielles du président de la République algérienne au siège de l’OTAN, en 2001 et 2002, et par la visite officielle du secrétaire général de l’OTAN en Algérie en 2004, la première entreprise par un SG de l’OTAN dans un pays du dialogue méditerranéen.
Le bilan de la coopération entre les deux parties est jugé satisfaisant. L’Algérie participe, dans le cadre de ce dialogue, à des activités de coopération avec l’Organisation (réunions, séminaires, formations, escales et autres) sur des questions d’intérêt commun.
L’Algérie prend part également aux sessions de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN (AP-OTAN), en sa qualité de « partenaire régional et membre méditerranéen associé ».
Il convient de souligner que dans le cadre du principe de coopération individuelle renforcée, l’Algérie a eu son premier programme individuel de partenariat et de coopération avec l’OTAN (IPCP) en octobre 2014, renouvelé à deux reprises, respectivement en juillet 2018 et en avril 2021.