Une décade culturelle et sportive
La région d’Ath-Douala connaîtra du 10 au 20 du mois en cours une décade culturelle et sportive à la mémoire de quatre hautes personnalités de la région. Il s’agit d’honorer la mémoire de feus Mouloud Feraoun, Amar Imache, Rachid Alliche et Lounès Matoub.
La manifestation, inédite, sera traduite par des compétions sportives, un concours de dessin portant sur les portraits des quatre personnalités, des conférences animées par des universitaires et chercheurs, des pièces théâtrales et tant d’autres actions en corrélation avec cet événement initié en commun par la fondation Lounès Matoub, l’association « Espérance sportive « d’Ath-Douala et l’association Mouloud Feraoun, et ce avec l’aide et l’assistance de l’APC d’Ath-Mahmoud.
Dans la conférence de presse animée hier à la maison de la Culture Mouloud-Mammeri par Malika Matoub, Mokrane Nessah, Ali Feraoun, Mohamed Imache et Slimane Allem, ce dernier étant le président de l’APC d’Ath-Mahmoud, il est ressorti la volonté des organisateurs de faire sortir de l’oubli ces quatre défunts.
Les conférenciers ont même déclaré à l’unanimité que ces quatre personnalités, qui ont pourtant œuvré de toute leur âme pour le bénéfice de l’Algérie, « sont les oubliés de l’histoire « .
Et à titre de mesures correctives et de justice à l’endroit de ces disparus, l’organisation d’une décade culturelle et sportive au début pour ensuite l’instauration d’un festival intitulé « Timlilit stagmats. « Nous pouvons même considérer cette manifestation du 10 au 20 août 2017 comme la première édition du festival dont nous envisageons la création « , a assuré Malika Matoub, toujours alerte et au verbe facile.
Les conférenciers, tout en mettant un accent particulier sur les œuvres et parcours des quatre personnalités, ont indiqué que « si aucune action ne venait à chatouiller les esprits, il viendrait un jour où personne n’entendrait parler de Mouloud Feraoun, Lounès Matoub, Imache Amar et Rachid Alliche « .
A la question de savoir pourquoi n’avoir pas impliqué toutes les forces intelligentes de Kabylie dans l’organisation de cet événement, Malika Matoub a répondu que « nous avons nourri dès le départ l’idée de démarrer sur une plateforme modeste et avec des moyens modestes, et évidemment éviter toute récupération « .
A la question de savoir quelle interprétation donner au mot « récupération « , la conférencière a expliqué que l’objectif recherché doit être réalisé dans un cadre éminemment scientifique. Cela veut dire que c’est le travail scientifique et non politique qui imposera les choix et les décisions nécessaires à l’endroit des quatre défuntes personnalités.
Quant à cette formule « les oubliés de l’histoire « , selon les conférenciers, plus précisément le Président d’APC d’Ath-Mahmoud, Slimane Alem, l’allusion est faite aux pouvoirs publics. « Pour baptiser le stade de football d’Ath-Mahmoud au nom de
Lounès Matoub, il nous a fallu beaucoup d’efforts « , a-t-il indiqué. Toujours selon les conférenciers, les quatre défunts ont été délaissés en matière de baptisation. Mouloud Feraoun, hormis un collège et une placette, n’a vu aucun autre édifice d’éducation de grande taille baptisé à son nom.
A l’endroit de Lounès Matoub aussi, peu de lieux ont été baptisés à son nom. Quant à Amar Imache et Rachid Alliche, ils sont victimes d’une grande iniquité en matière baptismale. Amar Imache a été l’un des fondateurs de l’Etoile Nord-Africaine (ENA) et feu Rachid Alliche était l’archétype de l’intellectuel honnête et engagé.
Ses études universitaires très poussées ont fait de lui un homme qui a recherché ses racines et défendu son identité, et non quelqu’un en quête d’aisance matérielle. Aussi, cette manifestation de dix jours prévue à Ath-Douala et Ath-Mahmoud est à saluer car elle porte fort probablement un grand correctif à ce qu’il convient d’appeler « une iniquité « .