Une avocate et un « procureur » à la tête d’un réseau d’escroquerie
Une avocate et un faux procureur général à la tête d’une bande d’escrocs ont été mis en détention par le juge d’instruction près le tribunal de Ziadia à Constantine. La bande composée de six individus âgés entre 29 et 42 ans, était spécialisée dans l’escroquerie de citoyens et d’institutions étatiques.
L’un des membres de la bande, composée de sept personnes, se faisait passer pour le procureur général près la cour de Constantine.
Les faits ont été exposés ce samedi 21 novembre par le procureur de la République près le tribunal de Ziadia, lors d’une conférence de presse tenue au siège du tribunal. Me Abdelfettah Kadri a précisé que le pot-aux-roses a été découvert suite à la plainte d’un responsable d’une institution étatique ayant été «sollicité» via un numéro portable par une personne qui s’est présentée comme étant le procureur général près la cour de Constantine, et ce pour des services que devrait accomplir l’entreprise étatique. La vérification du numéro utilisé a permis, précise l’orateur, aux éléments de la brigade de recherche et d’intervention représentant la police judiciaire chargée de mener l’enquête d’identifier l’utilisateur du numéro. Il a été arrêté et conduit au siège de la brigade pour interrogatoire.
Lors de l’entrevue, le mis en cause a révélé alors qu’il procédait à des actions illégales avec la complicité d’autres personnes aux fins de soutirer d’importantes sommes d’argent à des citoyens et à des entreprises. Sur la base de ces aveux, deux complices proches du principal accusé ont été arrêtés à leur tour.
Les investigations ont dévoilé, par la suite, que l’activité frauduleuse du groupe s’étendait sur plusieurs autres wilayas. Le mis en cause s’est en effet rapproché d’une administration centrale pour une intervention au profit d’une entreprise étrangère spécialisée dans le secteur électronique, domiciliée en Algérie, en contrepartie de 200 millions de centimes.
Une somme qui lui a permis, à en croire le représentant du parquet, d’acquérir un véhicule. Cette médiation, au cours de laquelle le principal mis en cause s’est fait passer pour le procureur général près la cour de Constantine, s’est faite avec la complicité de la représentante légale de l’entreprise étrangère et d’une avocate omise depuis quelque temps pour se consacrer à une activité commerciale au sein de la même entreprise.
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Deux autres personnes impliquées dans cette opération ont également été arrêtées, précise le magistrat, lequel indique qu’après l’enquête préliminaire, les six mis en cause ont été présentés devant le parquet avant d’être déférés devant le juge instructeur pour les chefs d’inculpation de constitution de groupe de malfaiteurs dans le but de commettre des crimes en usurpant un statut en rapport avec une fonction légalement réglementée, escroquerie et participation dans l’utilisation de statut en rapport avec une fonction légalement réglementée, et participation dans l’escroquerie et octroi d’indus avantages au profit d’un fonctionnaire public pour la réalisation d’un travail, tous des faits punis par la loi de lutte contre la corruption.
Les mis en cause ont été écroués tard dans la soirée de jeudi dernier sur ordre du juge d’instruction, en attendant les résultats de l’enquête judiciaire. Un septième complice est toujours recherché, a précisé l’orateur.
Par ailleurs un appel au public a été diffusé hier par le procureur de la République de Constantine, à travers tout le territoire national, dans lequel il est précisé que le nommé «Atrous Saleh a été mis en détention préventive le 19 novembre 2020 par le juge d’instruction près le tribunal de Constantine pour le chef d’inculpation d’usurpation de fonction de procureur général près la cour de Constantine dans le but d’escroquer des personnes physiques et des institution publiques, sur ce, le parquet lance un appel à toute personne ayant été en contact par téléphone ou physiquement avec le mis en cause dans la wilaya de Constantine ou au niveau national de se rapprocher du parquet de Constantine pour dépôt de plainte ou témoignage».