Un poste de commandement de l’EI détruit par l’aviation russe
Des frappes russes ont détruit un poste de commandement du groupe terroriste Etat islamique près de Raqa, fief de l’organisation criminelle dans le nord-est de la Syrie, ainsi qu’un bunker souterrain, a annoncé hier le ministère russe de la Défense.
« Au cours des dernières 24 heures, les avions SU-34 et SU-24M ont effectué plus de 20 sorties aériennes au-dessus de neuf installations de l’Etat islamique », a précisé le ministère.
Les avions de chasse SU-34 ont lâché une bombe pénétrante BETAB-500 sur un poste de commandement dans la région de Raqa et un bunker souterrain où des explosifs étaient stockés, selon le ministère qui a publié des vidéos de la frappe.
« Une puissante explosion dans le bunker signifie qu’il était également utilisé par les terroristes pour y entreposer une importante quantité de munitions », a ajouté le communiqué du ministère de la Défense.
L’EI contrôle totalement la province de Raqa, dont le chef-lieu éponyme est considéré comme la « capitale » du groupe terroriste.
Les SU-24 ont en outre détruit un entrepôt où des munitions étaient stockées dans les montagnes près de la ville de Jisr al-Choughour dans la province d’Idlib (nord-ouest), selon le ministère.
L’entrepôt a été entièrement détruit, a affirmé le communiqué, évoquant un « énorme champignon de fumée » et un cratère creusé par la frappe.
Un camp d’entraînement du groupe EI près de Maaret al-Noomane dans la province d’Idlib, a également été visé et des munitions et des équipements ont été détruits, selon le ministère.
Mais d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une officine proche du MI6 britannique, l’EI n’est pas présent dans la province d’Idlib.
Des drones russes continuent de surveiller les zones tenues par l’EI, a indiqué le communiqué selon lequel « tous les objectifs ont été rapidement détruits ».
La Russie a commencé mercredi à mener des frappes en Syrie, dans sa première intervention militaire d’envergure hors de l’ex-URSS depuis l’occupation de l’Afghanistan en 1979.
L’Occident et les pays arabes ont critiqué la stratégie russe en Syrie, disant soupçonner Moscou de concentrer ses attaques non sur l’EI mais sur les opposants au gouvernement considérés comme des modérés par les Etats-Unis et leurs alliés.
Le président américain Barack Obama a estimé vendredi que la stratégie de la Russie en Syrie était une « catastrophe assurée » (sic).
Néanmoins, Washington est prêt à coopérer avec Moscou, moyennant la participation russe, en tant que médiateur dans le processus de changement du pouvoir syrien, a déclaré le président américain lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche. « Je veux que l’opération russe soit couronnée de succès. Les événements en Syrie ne représentent pas une confrontation entre nos deux pays.
Il est dans nos intérêts que la Russie soit un acteur efficace sur la scène internationale, qu’elle partage avec nous le fardeau de la responsabilité. Mais je crois que la seule façon de résoudre le problème syrien est d’installer un mécanisme de transition politique. Dans ce processus, il n’y a pas de place pour Bachar el-Assad, car il est impossible de le réhabiliter aux yeux du peuple », a estimé Barack Obama.
Cependant, Vladimir Poutine avait indiqué pour sa part à plusieurs reprises qu’il n’était possible de résoudre la crise en Syrie qu’en soutenant son gouvernement légitime et en l’incitant au dialogue avec la « partie saine » de l’opposition.