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Nationale

Un porte-parole de la présidence est-il superflu ?

Un porte-parole de la présidence est-il superflu ?

Si le gouvernement se fait régulièrement entendre à travers des communiqués et autres montées sur le plateau de la télévision du Premier ministre et des ministres, la présidence de la République, elle, est muette comme une carpe. Alors qu’elle a un conseiller spécial.

Un système politique voué à l’échec, voilà en gros ce que prédisent des analystes étrangers au sujet de la situation actuelle du pays, caractérisée par un silence assourdissant de la présidence de la République qui ne communique plus que par des fuites « bien organisées ».

On met en avant un système politique opaque, verrouillé, fermé, secret, n’ayant pas de comptes à rendre à la population. Est-ce cela la bonne gouvernance tant vantée par les ministres ou les courtisans du Palais ?

Le président est malade, il a perdu sa voix, alors pourquoi ne pas nommer un porte-parole officiel de la présidence de la République qui, une fois par semaine, rencontrerait la presse pour un débat sur les grandes questions nationales de l’heure.

Cela est indispensable si l’on veut instaurer une paix et un développement qui permettent à la population de se sentir en sécurité et d’avoir confiance dans les institutions étatiques. N’en avons-nous pas les moyens ?

Est-il si difficile de communiquer ? Depuis le début de l’été, qui tire à sa fin, on assiste à une véritable réforme des services de sécurité, non annoncée, sans que soit dit à quoi sert cette réforme et dans quel but elle est engagée. Faire du DRS une « CIA en Afrique » ou le vider de sa substance et le rendre comme une « coquille vide » comme le laisse supposer un site électronique proche du palais d’El Mouradia ? C’est selon le point de vue de chacun et des briefings du moment.

Difficile pour l’instant de croire que le président Bouteflika assiège le DRS pour le rendre inoffensif. Le président Bouteflika, quoi que l’on dise, possède une culture d’Etat qui rend donc aléatoire la thèse assez largement répandue que le patron du DRS n’aurait pas été associé à toutes les décisions de cette réforme qui doit en principe voir ce service de sécurité se concentrer principalement sur sa mission originelle, celle du renseignement et du contre-espionnage.

Mais cette compréhension des choses ne saurait être validée que si elle est portée par la Présidence à travers son porte-parole officiel.

D’autres exemples ne manquent pas non plus. Le récent débat sur la possibilité pour Madani Mezrag, le chef de l’ex-AIS, de créer un parti politique s’est heurté durant quelques jours à un silence de l’Etat. Il a fallu un démenti du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour mettre fin à cette hystérie médiatique.

Est-elle finie pour autant ? Ce n’est pas une coquetterie de mauvais goût que de désigner un porte-parole officiel pour porter la voix du premier responsable du pays.

Cela est même d’actualité car les événements vont s’accélérer à une vitesse que le citoyen lambda aura du mal à digérer. Même vis-à-vis de l’étranger ou des chancelleries qui scrutent la moindre « fuite » émanant du sérail, cela éviterait beaucoup de désagréments et de fausses lectures. En principe, c’est le porte-parole qui est chargé d’expliquer les actes et les ambitions du Président au peuple. La présence d’un porte-parole à la présidence de la République accroîtrait, de plus, l’influence du président de la République.

Et ce ne sont surtout pas les occasions de communiquer qui manquent au niveau de l’institution du président de la République. Dans certains pays, le porte-parole du président de la République crève quasiment l’écran de la télévision nationale. Ce qui fait que certains analystes estiment que le chef de l’Etat agit plus qu’il ne parle. Et cela dure depuis plus de quinze ans…



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