Un photographe de l’AFP agressé par des policiers
L’AFP a demandé une enquête de police après que l’un de ses collaborateurs, le photographe syrien Ameer al Halbi, a été tabassé par des policiers et sérieusement blessé durant la manifestation contre le texte de loi « sécurité globale » et les violences policières samedi à Paris, indique dimanche 29 novembre un communiqué de l’agence.
Ameer al-Halbi, photographe indépendant qui avait été primé à plusieurs reprises pour ses photos du conflit syrien pour le compte de l’AFP, a été grièvement blessé au visage « par un coup de matraque », selon Reporters sans frontières qui avait dénoncé samedi des violences policières « inacceptables » contre les journalistes et photographes.
Installé en France depuis près de trois ans, le photographe de 24 ans couvrait la manifestation place de la Bastille à titre indépendant mais pour le compte de l’AFP et d’autres médias.
« Nous sommes choqués par les blessures infligées à notre collègue Ameer al-Halbi et nous condamnons cette violence non provoquée », a affirmé dimanche Phil Chetwynd, directeur de l’information à l’AFP.
Il a souligné qu’au moment des faits, Ameer al-Halbi « exerçait son droit légal comme photojournaliste couvrant les manifestations dans les rues de Paris » et qu’il « se trouvait avec un groupe de collègues clairement identifiés comme journalistes ».
« Nous demandons à la police d’enquêter sur ce grave incident et de s’assurer que tous les journalistes soient autorisés à mener leur travail sans peur ni restriction ».
La rédaction de Polka Magazine, avec qui le photographe collaborait également, a exprimé dimanche « sa forte indignation suite à l’agression policière dont (il) été victime ».
« Le violent coup de matraque qui l’a blessé au visage visait délibérément un photojournaliste qui exerçait librement son métier », a affirmé dans un communiqué Alain Genestar, directeur de la publication.
Ameer al-Halbi avait remporté en 2017 le 2e prix de la catégorie « Spot News » pour le World Press Photo et avait couvert pour l’AFP les combats et les ravages dans sa ville d’Alep, en plein conflit syrien.