Un moyen de prévention contre les accidents de la route
Ancrer et développer la culture de signalement des manœuvres dangereuses et de la conduite téméraire contribue à endiguer ce phénomène qui prend de l’ampleur d’année en année et à réduire les accidents de la circulation à l’origine de nombreuses victimes. C’est ce qu’a estimé le commandant Bouchehit Samir, chargé de la communication au centre d’information et de la coordination routière de la Gendarmerie nationale.
Nombreux sont les accidents de la route causés par des manœuvres dangereuses et la conduite téméraire, raison pour laquelle les services de sécurité, notamment la Sûreté nationale et la Gendarmerie nationale, œuvrent avec tous les moyens dont ils disposent pour faire face à ce phénomène qui perdure.
Selon ces corps de sécurité, il est impératif de développer la culture de dénonciation et de signalement de ces infractions dans le but de faire face aux accidents de la route. « Le signalement est un moyen coercitif pratique pour lutter contre les comportements aberrants des chauffards à l’origine de bien des drames », ont-ils estimé.
Dans le même sillage, le commandant Samir Bouchhit, chargé de la communication au centre d’information et de coordination routière de la Gendarmerie nationale, a précisé qu’« entre 10.000 et 15.000 signalements concernant les infractions et les crimes routiers perpétrés au niveau des autoroutes, à travers le territoire national, sont enregistrés au quotidien par la Gendarmerie nationale via sa page Facebook Tariki . Et d’enchaîner : « Outre les informations qu’elle affiche sur l’état des routes, la page Tariki, qui compte près d’un million d’abonnés, offre un canal de communication supplémentaire pour accéder à l’information routière et la mettre au service des citoyens ».
Selon le commandant, c’est un moyen qui permet d’impliquer les citoyens dans la prévention et la sécurité routière à travers le signalement des infractions dont ils sont témoins.
« De surcroît, une équipe spécialisée est mobilisée 24H/24, 7J/7 pour enregistrer les informations et signalements contribuant à orienter les efforts des unités sur le terrain, à chaque fois qu’il est question d’infractions ou de manœuvres dangereuses, afin de prendre les mesures légales prévues dans le Code de la route », a expliqué le Commandant Bouchehit.
Il a fait savoir que chaque jour, il est enregistré en moyenne 17 accidents de la route, dans lesquels six à sept personnes périssent et une vingtaine d’autres sont blessées. Exprimant sa préoccupation, il a jugé nécessaire de conjuguer les efforts pour réprimer les infractions à l’origine de ces drames.
A cet égard, le commandant a rappelé que « les unités de la Gendarmerie nationale veillent à la mise en œuvre de cette démarche au niveau des territoires de compétence, soit 85% du réseau routier national ».
Pour rappel, des cellules mobiles ont été créées par la Gendarmerie nationale pour pourchasser les conducteurs qui commettent des manœuvres dangereuses sur les routes, eu égard au danger qu’ils représentent non seulement pour eux, celles-ci mais également pour les autres conducteurs.
Dans ce contexte, il a précisé que «vont» mettre en garde les usagers de la route sur les mesures légales qui s’imposent eu égard au danger qu’ils constituent pour eux-mêmes et pour les autres automobilistes ».
Bouchhit Samir a fait savoir que les cellules mobiles sont équipées de caméras leur permettant de relever les infractions des automobilistes et de transmettre les images et les vidéos à leurs coéquipiers, soulignant que « cette stratégie leur permettait d’intervenir de façon rapide et efficace avant d’éventuels accidents ».
Il a ajouté que ces cellules seront prochainement généralisées à l’ensemble du territoire national dans le cadre des efforts visant à réduire les accidents de la circulation, rappelant que les manœuvres dangereuses pouvant entraîner des accidents figuraient parmi les contraventions du 4e degré, qui sont sévèrement punies.
L’indispensable culture du signalement
De son côté, la chargée de communication de la Délégation nationale à la sécurité routière (DNSR), Fatma Khellaf, a affirmé que « cet organisme œuvre à développer et diffuser la culture du signalement des manœuvres dangereuses de certains automobilistes susceptibles de mettre en péril leur vie et celle d’autrui ».
Important moyen de prévention contribuant à la réduction des accidents de la route, cette démarche obéit néanmoins à des règles qu’il importe de respecter, a soutenu la responsable, précisant que « c’est dans cet esprit que les corps de sécurité ont créé des canaux de communication officiels encadrant l’opération, à l’instar des applications de la Gendarmerie et de la Sûreté nationales ».
9 morts et 560 blessés les jours de l’Aïd
Le bilan de la Protection civile a fait état de 425 accidents de la circulation survenus durant les trois jours de l’Aïd El-Adha, entraînant neuf morts et 560 blessés. Dans le détail, la même source a ajouté qu’au premier jour, quatre personnes sont décédées et 138 blessées dans 132 accidents de la circulation. Le deuxième jour, les unités de la Protection civile ont enregistré deux décès et 215 blessées dans 136 accidents.
Le troisième jour, elles ont recensé trois morts et 207 blessés dans 157 accidents de la circulation.