Un limogeage inédit

Le président Bouteflika, a met hier Messaoud Benagoun aux fonctions du ministre du Tourisme et de l’Artisanat trois jours après sa nomination dans l’équipe d’Abdelmadjid Tebboune. Il s’agit d’une première dans l’histoire de la gouvernance en Algérie.
« Le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a démis dimanche, Messaoud Benngoun de ses fonctions de ministre du Tourisme et de l’Artisanat », indique un communiqué de la présidence de la République qui ne précise pas les raisons de ce limogeage inédit dans les annales de la politique algérienne.
Conformément aux dispositions de l’article 93 de la Constitution et sur proposition de M. Abdelmadjid Tebboune, Premier ministre, son excellence Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, a démis ce jour, M. Messaoud Benagoun de ses fonctions de ministre du Tourisme et de l’Artisanat, précise le communiqué.
Benagoun est membre du bureau national du MPA. Il était tête de liste du MPA dans la wilaya de Batna lors des dernières élections législatives sans être élu. Selon des sources médiatiques, Il aurait des démêlés avec la justice dont une condamnation à six ans de prison.
Le Premier ministre a choisi Messaoud Benagoune sur la base d’une proposition d’Amara Benyounes consulté pour la circonstance.
Après l’annonce du nouveau gouvernement, le nom de Benagoun a particulièrement attiré l’attention des services de sécurité, qui ont lancé une enquête d’habilitation, dont les résultats ont été transmis au Président de la République en un temps record.
Le président Bouteflika a reçu le rapport et a mis, le même jour, fin à la mission de ce ministre qui n’aura passé qu’une demi-journée au ministère du Tourisme. La Sûreté nationale a entrepris une enquête sitôt le nom du nouveau et désormais ex-ministre ait été annoncé.
Dans son enquête, la DGSN s’est intéressée à toutes les parties impliquées dans sa nomination, dont le MPA et son président qui a proposé ce militant au poste de ministre.
Le président du MPA, Amara Benyounes est empêtré dans une mauvaise passe. Son choix aura certainement des conséquences sur sa participation au gouvernement actuel. Le poste ministériel attribué à son parti ne lui sera plus accordé.
Prompt à réagir, le président du MSP, Makri s’est exprimé sur sa page facebook sur le limogeage de l’éphémère ministre du Tourisme, 48 heures après sa nomination : « Le limogeage du ministre du Tourisme après deux jours de sa nomination à cause de scandales personnels est un scandale d’État, un autre scandale révélateur du processus de décomposition contre lequel nous avions mis en garde », a écrit Makri sur sa page avant d’ajouter que « ce scandale n’est pas une maladie, mais le symptôme d’une maladie très grave qui frappe l’Algérie ». « Changer cette situation est un devoir pour tout patriote sincère », a conclu le président du MSP.
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