Un important budget leur est consacré dans le PLF 2025 : Les raisons de la réévaluation des projets
Le PLF 2025 ne fait pas exception. Un budget important est consacré à la réévaluation des projets. Une question qui a suscité l’interrogation de certains députés lors des débats sur le projet de loi, lesquels ont pris fin ce mercredi. Pour l’expert financier Souhil Meddah, le processus de la réévaluation des projets est un processus qui a toujours existé et qui touche des projets précis.
Dans le projet de loi de finances 2025, il est prévu une autorisation d’engagement d’environ 362 milliards de dinars et des crédits de paiement estimés à 249 milliards de dinars. Cela correspond à des opérations en cours de réalisation, soit respectivement 16,4 % et 7,9 % du total des crédits alloués aux dépenses d’investissement.
Dix secteurs sont concernés par ces réévaluations totalisant 95 % des programmes. Il s’agit des travaux publics (22,6 %), de la santé (18,7%), de l’habitat (18,7 %), de l’éducation (11,1 %), de l’énergie (4,7 %), de l’intérieur (4,7 %), de l’hydraulique (4,4 %), de la jeunesse et des sports (4,2 %), de la justice (3,3 %) et de l’enseignement supérieur (2,6 %). Pour la couverture de ces opérations en cours, des crédits de l’ordre de 1 433 milliards de dinars (soit 45,8 % des dépenses d’investissement) seront dégagés.
Selon Souhil Meddah, la réévaluation des projets est un processus qui n’est pas nouveau et touche des projets bien précis. Il s’agit en premier lieu des projets qui souffrent d’un délai de réalisation qui est largement dépassé, lesquels, a-t-il noté, « ont besoin d’avoir une assiette financière supplémentaire pour faire face à la réévaluation financière mais aussi à la fluctuation des prix ».
Une réévaluation est également nécessaire pour des projets qui nécessitent des extensions techniques supplémentaires, ainsi que des projets structurants pour lesquels des autorisations d’engagement ont été émises depuis des années et qui sont soumis à des conditions macroéconomiques ou monétaires défavorables, citant les projets qui dépendent de l’importation d’équipements « vitaux » et de matières premières nécessaires à leur réalisation.
« La réévaluation touche trois types de projets : dans le cas où il y a une extension du projet, dans le cas où les délais de réalisation sont dépassés et qu’il faut donc rattraper, alors que les conditions financières ont largement changé, et enfin dans le cas d’un projet structurant axé sur plusieurs années et qui subit des effets macroéconomiques importants, notamment ceux étroitement liés à l’importation », a-t-il précisé.
Il a également évoqué une autre situation qui engendre une réévaluation, celle de la sous-estimation d’un projet à l’avance par le maître d’ouvrage, ou encore dans le cas de l’attribution de cette mission à une entité qui a sous-estimé les travaux. L’estimation est donc transférée à une autre partie qui évalue à nouveau le projet, mais à une valeur plus chère.