Un immeuble s’effondre près de la mosquée de Ketchawa
Les habitants de la Basse-Casbah d’Alger se sont réveillés ce matin sous le choc. Un vieil immeuble de quatre étages, situé à la rue Ali Tameghlit (ex-Boutin), s’est effondré à 4h50. La vieille bâtisse se trouve en face de la mosquée Ketchawa. Les corps de deux victimes, un enfant de trois ans et son père de 40 ans, ont été retirés de sous les décombres.
Les équipes de la Protection civile, sur les lieux, continuent de dégager les décombres à la recherche des trois autres victimes a déclaré le commandant Nassim Bernaoui, chargé de communication à la direction générale de la Protection civile. Selon lui, les parois extérieures de l’immeuble sont restées intactes, ce qui rend les opérations de secours difficiles. Sur les lieux de l’accident, Nassim Bernaoui a regretté le fait que le climat n’était pas favorable à cause de la pluie, ce qui a rendu plus difficile l’opération de secours. Tôt le matin, vers 5h50, les éléments de la Protection civile ont été dépêchés sur place. « Nous avons, dès les premières heures de la matinée, lancé une opération de sauvetage. Le premier effondrement a été enregistré au niveau des deux derniers étages. Deux familles habitent les deux étages ; les deux personnes habitant le dernier étage sont malheureusement décédées.
Il reste trois personnes, un couple et leur nourrisson sous les décombres », a indiqué le commandant Nassim Bernaoui, qui a fait savoir que pratiquement 200 agents sont présents sur place. « Des équipes spécialisées, d’autres de recherche en milieu urbain, d’autres de recherche et de déblaiement, ainsi que des agents simples ont été dépêchés sur place, vu la particularité de l’accident », a-t-il souligné. Le commandant Bernaoui a relevé un risque d’effondrement de toute la bâtisse, « car on ne connaît pas son état », dit-il.
Cependant, elle a été renforcée ainsi que le secteur d’intervention pour sécuriser les agents de la Protection civile et leur permettre une intervention sans risque. « Vers la fin de l’opération, les experts vont établir leur enquête pour déterminer les causes réelles de cet effondrement », a-t-il fait savoir. Une forte présence de citoyens, en particulier des habitants de la Casbah, a été constatée sur le lieu de l’effondrement. Ces habitants, qui affichaient un sentiment de tristesse mêlé de colère, ont empêché le wali d’Alger Abdelkader Zoukh, et la délégation l’accompagnant de se rendre sur les lieux de l’accident. En effet, et selon l’un des habitants du quartier, l’immeuble en question a été classé en rouge depuis presque 15 ans. « La wilaya a effectué des opérations de restauration de façades, mais à l’intérieur, la majorité des immeubles se trouvent dans un état de dégradation très avancé », nous a-t-il signifié. Et d’ajouter : « Nous avons lancé à maintes reprises des appels de détresse et demandé un relogement.
Plusieurs promesses nous ont été faites mais aucune décision n’a été prise par la wilaya d’Alger. » « Les autorités locales ont fait la sourde oreille, mettant nos vies en danger », s’est-il indigné. La wilaya d’Alger a réagi à travers un communiqué publié sur sa page officielle sur Facebook. « Le wali d’Alger Abdelkader Zoukh, accompagné du directeur général de la Protection civile, s’est déplacé sur les lieux et a donné des instructions pour faciliter les opérations de secours des victimes ainsi que pour garantir la sécurité des passants » lit-on dans ce communiqué. Abdelkader Zoukh a été chassé par les habitants de la Casbah
qui ont déversé leur colère sur lui suite à l’effondrement qui a coûté la vie à des innocents. Il faut reconnaître que plusieurs immeubles menacent ruine à Alger, mais les autorités locales se sont contentées de restaurer les façades, sans se soucier de l’état intérieur de ces bâtisses. Pas très loin de la Casbah, les habitants d’un immeuble situé au 20 rue Oubraham Mustapha (ex-rue Bastide), daïra de sidi-M’hamed affirment que leur bâtisse menace ruine, vu que le sol est complétement affaissé à cause d’eaux souterraines