Un face-à-face entre le gouvernement et l’opposition

Demain, jour anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, sera mis à profit par les partis siégeant au sein de la CLTD pour organiser une marche à haut risque à Alger.
Un avant-goût a été donné samedi dernier lorsque les militants du mouvement Barakat n’ont pas pu tenir leur rassemblement prévu devant la Grande Poste, au centre d’Alger, pour exprimer leur soutien aux chômeurs incarcérés à Laghouat.
Le mouvement Barakat a décidé de cette action de protestation pour dénoncer le fait que « dix militants pour la défense des droits humains et pour la défense des droits des chômeurs soient arbitrairement incarcérés à la prison de Laghouat.
Ainsi, le paquet sera surtout mis sur la capitale où un grand rassemblement est prévu devant la Grande poste avec des prises de parole par les responsables de la CLTD. Les partis membres de la CLTD (RCD, MSP, FJD, Jil Jadid et Ennahda) ainsi que l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour ont appelé à des rassemblements le 24 février dans les 48 wilayas et à l’étranger, en signe de solidarité avec la population d’In Salah et contre l’exploitation du gaz de schiste.
Face à l’entrée en action de l’opposition, le pouvoir ne compte pas rester les bras croisés. Il est en effet question de deux meetings populaires qui seront animés par Abdelmalek Sellal et Sidi Saïd, le patron de l’UGTA, le 24 février à Oran et Ouargla.
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a choisi deux wilayas pour la célébration du 24 février. Il effectuera, dans ce cadre, une visite de travail à Arzew, dans la wilaya d’Oran, et à Hassi Messaoud, à Ouargla. Il se rendra dans ces deux régions pour rassurer aussi sur la question de l’exploitation du gaz de schiste qui fait aujourd’hui polémique. Tirs croisés sur l’opposition
Depuis l’approbation en Conseil des ministres de cette option en décembre dernier, la population d’In Salah multiplie les actions de protestation sur le terrain dans le but de faire pression sur le gouvernement afin qu’il revienne sur sa décision.
A Ouargla comme à Oran, Abdelmalek Sellal aura certainement affaire aux protestataires contre le gaz de schiste. Ce sera un véritable test pour le gouvernement. Deux partis, le RND et TAJ, ont déjà sonné la charge contre l’opposition durant le week-end dernier. Tout en défendant le gouvernement, Bensalah s’en est violemment pris à l’opposition, notamment la CLTD, accusée d’exploiter les revendications des populations du Sud et la conjoncture économique actuelle du pays.
Des tentatives qui resteront, selon lui, « vaines car le peuple algérien a su tirer les leçons des épreuves traversées dans le passé par le pays ». Il a également mis en garde contre les dangers que représentent les incitations et les appels à manifester dans la rue, car « ils sont susceptibles d’entraîner le désordre et de menacer la stabilité ».
Pour sa part, le président de TAJ, Amar Ghoul, a attaqué de manière virulente les formations de l’opposition, regroupées dans la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD). Amar Ghoul a qualifié l’appel de la CLTD à des sit-in le 24 février prochain à travers le territoire national au prétexte de la solidarité avec les populations du Sud d’ »incitation à consacrer le régionalisme parmi les Algériens ».
Le président du TAJ lance une sorte d’avertissement à ces partis contre toute tentative de « compromettre la stabilité » du pays en ce jour mémorable de l’histoire de l’Algérie. Ce face-à-face tendu entre les deux protagonistes promet d’ores et déjà une confrontation verbale et une surenchère sur la question du gaz de schiste.
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