Un ex-banquier condamné à cinq ans de prison ferme
Reconnu coupable d’abus de confiance et escroquerie, un ex-banquier de l’agence CPA Amirouche a été condamné avant-hier à cinq ans de prison ferme assortis de 100 000 dinars d’amende, par le président du tribunal correctionnel de Sidi M’hamed près la cour d’Alger.
Le mis en cause a été arrêtéà la fin du mois dernier par les éléments de la police judiciaire de la sûreté d’Alger suite à plusieurs plaintes déposées par ses victimes. Il faisait croire à celle-ci qu’il était en mesure de leur procurer des logements et des projets par le biais de l’ANSEJ, tout en leur suggérant de verser des sommes faramineuses estimées entre 50 et 70 millions de centimes.
Lors de son passage à la barre, l’inculpé, incarcéré à l’établissement pénitentiaire d’El-Harrach, a nié, au cours de son audition dirigé par le président de la section des flagrants délits, tous les faits qui lui ont été reprochés, notamment lors de l’enquête préliminaire et de l’instruction judiciaire.
Il a déclaré, à l’attention du juge en charge du dossier : « Je n’ai rien à voir dans cette affaire. Les présumées victimes veulent me mettre une étiquette. Le véritable coupable n’a jamais été inquiété par les services de sécurité ! ».
Appelés à la barre pour donner chacun leur version des faits, les plaignants ont pointé un doigt accusateur vers l’inculpé : « Il s’agit bel et bien de l’escroc qui nous a pris de l’argent.
Il nous a fait croire qu’il était capable de régler nos problèmes,notamment ceux liés aux logements et à l’ANSEJ. Il nous a fait croire qu’il était capable de nous procurer des logements dans des quartiers résidentiels de la capitale. Ennotre présence, il contactait soi-disant des cadres et fonctionnaires de l’ADL et de la wilaya d’Alger. »
Les plaignantsont été unanimes à déclarer au président que, suite à ces manières fallacieuses, il a accaparé pas moins de 560 millions de centimes.
Le procureur de la République, qui a estimé que toutes les preuves légales et matérielles relatives aux accusations sont formelles, notamment en ce qui concerne le témoignage précis des victimes, a requis 5 ans de prison ferme assortis de la restitution totale des sommes subtilisées aux plaignants.
Vu la demande du procureur de la République et les témoignages des victimes, les avocats de la défense se sont contentés de demander l’application des articles ayant trait aux circonstances atténuantes conformément aux articles 53 du code pénal et 592 du code de procédure pénale, se basant sur son casier judiciaire vierge.
Les avocats de la défense ont par ailleurs introduit un appel à la chambre pénale de la cour d’appel d’Alger pour la révision du verdict prononcé contre leur client, estimant que ce dernier est « trop lourd ».