Un citoyen algérien tabassé par des policiers tunisiens à El Kef
Le président de l’Assemblée tunisienne, Mohamed Ennaceur, a appelé à faciliter les opérations financières (transfert et change) en faveur des touristes algériens, rapporte un communiqué de cette institution.
Ennaceur considère qu’une telle mesure est de nature à soutenir le secteur touristique en Tunisie en butte à de sérieuses difficultés après les attentats successifs et sanglants qui ont visé des touristes étrangers à Tunis et Sousse, provoquant la mort de 59 personnes.
Cependant, le président de l’Assemblée tunisienne ne donne pas plus de détails sur les modalités de cette opération.
Il convient de rappeler qu’à un moment, la Tunisie avait décidé d’instituer une taxe de l’ordre de 30 DA tunisiens (l’équivalent de 2 100 dinars algériens) aux touristes quittant son territoire, une décision mal perçue par les ressortissants algériens, dissuadant nombre parmi eux d’aller passer leurs vacances dans ce pays. Tunis, par le biais de son directeur de l’Office du tourisme a, par la suite, été amenée à reconsidérer cette mesure, « dictée par des raisons économiques », et à informer les touristes algériens qu’« ils n’auront pas à payer cette taxe lors de la présente saison ».
Selon un communiqué publié lundi par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), à l’issue d’une réunion avec le gouverneur de la Banque centrale de la Tunisie (BCT), le président de l’ARP a considéré que cette mesure vise à soutenir le secteur touristique qui fait face à de grosses difficultés, en raison des annulations des réservations après les attentats du Bardo et de Sousse, et à encourager le tourisme de voisinage.
Les touristes algériens comptent envahir les hôtels et zones touristiques en Tunisie afin de contribuer au sauvetage de la saison qui vient d’être rudement secouée par l’attentat terroriste perpétré à Sousse. Malheureusement ces bonnes intentions affichées par les autorités tunisiennes sont vite démenties sur le terrain.
Le comportement de certains officiels tunisiens envers les citoyens algériens laisse à désirer.
Un Algérien a porté plainte contre des policiers tunisiens qu’il accuse de l’avoir violemment agressé au poste frontalier de Sakiet Sidi Youssef, au Kef. Les faits se sont déroulés le 4 juillet dernier, vers 22 heures, à Sakiet Sidi Youssef. Khaled Boussouid (30 ans), un infirmier algérien venu passer des vacances en Tunisie, a été victime de violences policières. C’est, du moins, ce qu’il affirme. Selon sa version, un douanier lui a demandé ce qu’il transportait dans un cageot et à peine a-t-il eu le temps de répondre que l’agent lui a crié dessus, lui ordonnant de descendre.
Le jeune homme a expliqué que la caisse était remplie de dattes, mais le douanier, soupçonnant autre chose, a mis le jeune homme à terre, lui a donné un coup de pied et l’a injurié. Des collègues du douanier, venus à la rescousse, ont vérifié qu’il s’agissait bien de dattes. Le touriste algérien a alors demandé à récupérer son passeport, indiquant avoir changé d’avis et vouloir rentrer dans son pays, vu l’accueil qui lui a été réservé.
Le douanier a jeté le passeport par terre. « Il a en plus insulté ma mère et mon pays, et je lui ai dit qu’il n’en avait pas le droit. Alors ses collègues m’ont emmené dans une pièce m’assurant qu’ils allaient me montrer de quel droit je bénéficiais en tant qu’Algérien. J’ai été insulté et frappé au cou, à l’arcade sourcilière, aux jambes et au dos », a-t-il accusé, ajoutant : « Malgré mon sang qui coulait, ils n’ont cessé de me frapper que lorsqu’un policier, visiblement plus gradé, leur a ordonné de me lâcher ».
Khaled Boussouid s’est rendu au premier poste sécuritaire algérien où il a porté plainte, avant d’être transporté à l’hôpital. Il s’en est sorti avec des points de suture et des contusions. Ayant été informé de cet incident, le gouverneur du Kef, Mohamed Taher Matmati, a indiqué en avoir informé, de son côté, le ministère de l’Intérieur qui prendra des mesures fermes si les accusations s’avéraient fondées.