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Nationale

Un bilan financier des plus moroses

Un bilan financier des plus moroses

Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, a présenté hier à l’APN les évolutions économiques et monétaires du pays en 2014 et 2015.

Alors qu’on le disait limogé ou démissionnaire dans les milieux politiques en raison, soit de la dévaluation importante du dinar, soit d’une dépréciation de la monnaie nationale, Laksaci est venu démentir ces rumeurs qui se sont propagées ces derniers temps du haut du perchoir du Parlement, dont les trois-quarts des députés étaient absents.

Lors de son intervention, très technique et académique, le gouverneur a insisté sur le caractère vulnérable de la situation du pays face aux chocs externes.

La baisse des cours mondiaux de pétrole a fortement impacté les recettes du pays et a réduit considérablement les ressources du Trésor, a souligné Laksaci, estimant que cette érosion des recettes a atteint en une année plus de 40%, alors que l’épargne budgétaire était soutenue depuis plus de dix ans.

Un seul chiffre donne toute la mesure des dégâts : les exportations d’hydrocarbures ont chuté à 25,79 milliards de dollars au cours des neufs premiers mois de 2015 contre 46,86 milliards de dollars une année auparavant.

C’est une contraction de 45% de la valeur des exportations d’hydrocarbures, qui confirme « l’ampleur du choc qui pèse sur l’économie nationale devenue très vulnérable à la seule ressource hydrocarbures », souligne le gouverneur. De plus, même les recettes de la fiscalité pétrolière ont reculé automatiquement sur la même période.

Pour le segment des exportations hors hydrocarbures, Laksaci dira qu’il est « structurellement faible » dépassant légèrement 1 milliard de dollars, alors que le volume des importations n’en finit pas d’augmenter, creusant davantage le déficit de la balance commerciale. Ainsi, le solde de cette balance est passé d’un excédent de 2,93 milliards USD en 2014 à un déficit de 12,82 milliards USD en 2015 (sur une analyse des neuf premiers mois).

C’est ce déficit record qui a négativement touché les réserves officielles de change selon le gouverneur de la B.A. Une situation qui est à l’origine d’une dépréciation de 19,57% du cours moyen du dinar contre le dollar américain et de 2,16% par rapport à l’euro.

Concernant l’inflation, Laksaci a confirmé le taux de 5,3% en septembre 2015, estimant que ce taux « ne peut s’expliquer par l’inadéquation de l’offre et la demande, ni par l’extension de la masse monétaire, qui s’est accrue à un taux historiquement bas, ni par l’évolution des prix mondiaux des produits de base importés ».

Il convient alors, selon lui, de rechercher « les causes profondes de l’inflation dans les dysfonctionnements du marché, et notamment celui des produits agricoles frais, caractérisé par une traçabilité limitée des transactions et une faible régulation ». Signalons que plus de 70 interventions sont programmés durant les débats en séance plénière. Hier matin, les députés n’ont pas hésité à malmener et parfois violemment attaquer le gouverneur.

Certains estiment que les chiffres sont « morts et dépassés à cause de la période et du contexte qui a changé », alors qu’une autre partie ont accusé l’institution d’avoir « détruit la monnaie nationale », « d’avoir légalisé le marché parallèle de la devise ».

Des parlementaires n’ont ménagé ni Laksaci ni le ministre des Finances, critiquant durement le système bancaire nationale ; certains ont même exigé la démission du gouverneur de la Banque d’Algérie.



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