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Nationale

Un baril au-dessous de 40 dollars en 2016 selon la Banque mondiale

Un baril au-dessous de 40 dollars en 2016 selon la Banque mondiale

Alors que le marché pétrolier reste très coincé avec des prévisions des plus sombres jusqu’à la fin de cette année, la Banque mondiale prévoit déjà, dans un récent rapport, une nouvelle chute des prix du brut dès le début de l’année 2016.

Pour ses experts, la levée des sanctions économiques contre l’Iran, suite à l’accord sur le programme nucléaire, devrait pousser encore les cours vers une autre dégringolade. Selon les auteurs de ce rapport, la chute des prix pourrait atteindre jusqu’à dix dollars par rapport au cours actuel dans les principales bourses mondiales. Il est prévu que l’Iran reprendra une partie de son quota de production dans les prochains mois, du moment que des accords d’exportation sont en cours de signature, et une reprise graduelle des économies asiatiques, les clients traditionnels de l’Iran.

On prévoit ainsi un rajout d’un million de barils par jour, ce qui pousserait le cours vers une chute de plus de 20 % de sa valeur et donc vers une fourchette des prix sous la barre des 40 dollars le baril dès le début de l’année prochaine. Un sombre tableau et des prévisions des plus alarmantes pour les pays dont les recettes essentielles proviennent exclusivement de l’extraction et de l’exportation des hydrocarbures. La crise risque encore de s’amplifier si aucun accord n’est trouvé entre les membres de l’Organisation des pays exportateurs du pétrole (OPEP). Des voix s’élèvent déjà au sein de ce cartel pour démentir toute information sur un éventuel sommet de l’OPEP, qui serait consacré exclusivement au redressement des cours et aux moyens d’y arriver, soit par de nouvelles coupes sur les quotas octroyés aux pays membres, soit par l’entremise d’un accord historique avec des pays producteurs hors OPEP. Récemment, le ministre algérien de l’Energie avait suggéré, ou laissé entendre, qu’un prochain sommet du cartel aurait lieu. Une déclaration vite démentie par plusieurs hauts responsables étrangers de l’organisation, qui affirment que la prochaine rencontre de l’OPEP est prévue en décembre 2015, selon un calendrier établi depuis bien longtemps. Tout le monde sait que la division est profonde au sein de l’OPEP, d’autant que l’Arabie Saoudite, suivie par d’autres monarchies de la péninsule Arabique, semble vouloir inscrire sa bataille des prix dans un contexte de guerre totale contre deux adversaires potentiels : l’Iran et les producteurs américains de gaz de schiste.

Si contre les seconds il s’agit de préserver ses parts de marché en brisant les investissements dans ce secteur nouveau où le coût de production avoisine les 40-50 dollars, contrel’Iran, il s’agit d’une bataille qui risque de durer encore longtemps. Les Saoudiens semblent vouloir jouer sur l’arme du pétrole pour mettre en difficulté l’économie iranienne et l’empêcher de se redresser, d’autant que Riyad met le paquet pour contrecarrer l’hégémonie grandissante du voisin iranien dans la région, notamment en Syrie, au Liban, au Yémen et au Bahrein. Des rapports pessimistes font état d’un possible scénario saoudien qui ferait descendre le baril jusqu’au sinistre chiffre des 20 dollars le baril. D’ailleurs, de hauts dignitaires saoudiens expliquent qu’en dépit des pertes énormes occasionnées par cette politique néfaste pour les recettes et le budget du royaume, le pays pourra survivre grâce aux centaines de milliards de dollars épargnés dans des fonds et autres comptes depuis des années du boom pétrolier. Une guerre économique qui risque de s’étaler dans le temps aux conséquences incalculables sur la géopolitique régionale et les pays mono producteurs.

Rien dans les rapports pessimistes des cabinets d’analyses et des experts indépendants n’indique un possible redressement ou une reprise des cours vers un prix « acceptable » (c’est à dire entre 60 et 80 dollars le baril) dans un an au moins. Il est d’ailleurs assez étonnant qu’aujourd’hui même des tensions politiques ou sécuritaires, voire des guerres limitées ou des menaces écologiques sur des régions pétrolifères, ne peuvent influer sur les cours et les places boursières du pétrole. C’est ainsi qu’on constate que le conflit syrien et les tensions en Irak, la guerre au Yémen, l’insécurité régnante en Libye, par exemple, n’ont aucune influence sur le marché du brut. Un phénomène qui prouve une fois de plus la forte offre du brut partout dans le monde et surtout, la « destruction » de ses circuits traditionnels de la demande.

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