Un ange descendu du ciel
Le 3 décembre, journée internationale des handicapés, ne pouvait être célébré dans notre pays sans rendre un hommage appuyé à celle qui a consacré toute une vie à s’occuper d’enfants atteints de dysphasie, cette maladie affectant le langage dès la naissance.
Nouara Cherfaoui s’est dépensée et sacrifiée corps et âme pour permettre à ces enfants devenus adultes de vivre convenablement dans la société qui les entoure. Face au désarroi des parents, cette personne au grand cœur et d’une générosité sans limite a fondé pour eux et avec rien une école spécialisée, comptant sur elle-même et sur de généreux donateurs.
Ce 3 décembre, journée internationale des handicapés, les enfants et leurs parents sont venus en grand nombre au palais de la Culture témoigner de leur gratitude et de leur reconnaissance à cette bienfaitrice, présidente de l’association ADWA, rappelée à Dieu le 29 juin de cette année. » « C’est un ange dans le corps d’un être humain », a déclaré la maman d’une enfant dysphasique.
« Notre cœur te portera au cours de toute notre vie » ne cessaient de dire les enfants qui ont bénéficié de son soutien inégalé et de son indéfectible accompagnement. Elle-même mère d’un fils dysphasique, Adel, Mme Cherfaoui appelait tous ses élèves « mes enfants ». Elle se déployait sans compter pour eux, pour leur formation, comme pour leurs loisirs.
Les jours de repos, elle leur faisait découvrir, à l’extérieur de son école spécialisée la vie sociale, culturelle, sportive, économique. Par son action profondément motivée au service du bien, elle arrivait à convaincre et à sensibiliser les gens et les opérateurs économiques sur la nécessité d’accorder leur aide pour venir au secours de ces enfants handicapés.
A la sortie de l’école qu’elle a créée, ces enfants dysphasiques sont capables de s’exprimer clairement alors qu’ils n’arrivaient pas à prononcer un mot à leur entrée dans cette école. Mieux, cet établissement spécialisé a su, grâce au dévouement de ses enseignants, faire ressortir les dons cachés de ces enfants. Ils sont de véritables artistes !
L’exposition de leurs œuvres a lieu dans une salle du palais de la Culture.
Leurs tableaux sont dignes d’artistes peintres professionnels avec, en plus, cette chaleur du cœur et de l’âme. Ils sont aussi musiciens et même chanteurs. C’est le cas de lyssen Djellout qui a chanté avec une voix extrêmement juste « Paradis blanc », une chanson écrite par Michel Berger, et cela en hommage à la regrettée Mme Cherfaoui. Auparavant, il a accompagné au piano le chœur des enfants de l’école, interprétant « Ce n’est qu’un au revoir, nous nous retrouverons au Paradis ».
La noble mission de Mme Cherfaoui sera poursuivie
C’est avec des larmes et un océan d’émotion que les témoignages ont été rendus par les parents, les enfants, les proches et les amis de Mme Cherfaoui. Mais une action aussi belle ne peut s’effacer avec la disparition de son auteur.
La noble mission de Mme Nouara Cherfaoui sera poursuivie. Dèjà, le côté pédagogique a été pris en charge par Mme Lynda Draa, qui assure l’enseignement dans cette école spécialisée. Bien mieux encore, l’école sera implantée dans un site plus spacieux situé dans le domaine Bouchaoui.
Ce site est le résultat d’un don de Mme Houria Bouhired qui est architecte, promoteur immobilier et qui s’engage, avec l’aide de sponsors, à achever les travaux pour la prochaine rentrée scolaire avec des classes plus adaptées, des ateliers ainsi que des aires et des structures spécialisées.
Mme Bouhired lance un appel à tous les donateurs, y compris aux subventions publiques pour mener à bien son action. Ainsi, l’œuvre éternelle que Mme Nouara Cherfaoui a entreprise ne périra pas. Son humanisme a fait boule de neige et sa fondation en faveur des handicapés sera prise en charge et renforcée davantage.