Un 1er-Mai sur fond de contestation – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Un 1er-Mai sur fond de contestation

Un 1er-Mai sur fond de contestation

La célébration du 1er-Mai intervient cette année dans un contexte très particulier. Ce mercredi, des centaines de syndicalistes et représentants des syndicats autonomes, ainsi que les adhérents de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) ont célébré la Journée des travailleurs en organisant un rassemblement et une marche.
Le cercle de la protestation s’élargit de plus en plus. Les travailleurs de différents secteurs de la fonction publique se sont joint au Hirak et ne comptent pas faire marche arrière. Ils veulent faire pression sur « le pouvoir qui tarde à répondre aux doléances du peuple algérien, lequel exige son départ ».
Hier, dans la matinée, des centaines de syndicalistes et de manifestants ont commencé à se rassembler au niveau de la Grande-Poste d’Alger, devenue un lieu emblématique du mouvement populaire. Scandant des slogans anti-pouvoir qui exigent la « libération de l’Algérie », les manifestants, ont marché de la place du 1er-Mai vers la Grande-Poste.
Les forces de l’ordre se sont cantonnées au niveau du 1er Mai et ont tenté d’empêcher la progression des manifestants, en usant de gaz lacrymogène.
Ces derniers, déterminés, ont avancé comme une marée humaine qui scandait d’une seule voix « Libérez l’Algérie », « Pouvoir assassin », « Bensalah dégage », « Un seul héros, le peuple », « Allah, Allah ya baba djina nahou al-issaba » (nous sommes venus enlever les bandits), ou encore « Djazaïr horra democratiya » (Algérie libre et démocratique). 
Faisant part de l’importance de cette marche, les représentants des différents syndicats autonomes ont été unanimes pour dire que la place des travailleurs est aux côtés du peuple, dont ils représentent une grande partie. Selon eux, c’est grâce au 22 février que tout le monde a pris conscience de la nécessité de revendiquer ses droits. En effet, 13 syndicats autonomes affiliés à la Confédération des syndicats algériens (CSA) avaient appelé à des marches gigantesques, en célébration de la Journée internationale des travailleurs. Une occasion pour faire entendre la voix des forces travailleuses, réitérer leur attachement à opérer un changement global et répondre à la volonté du peuple souverain.
A ce propos, la CSA a fait état, dans un communiqué, de « son attachement à l’option de la poursuite du mouvement populaire pacifique et à ses revendications pour la construction d’un nouvel Etat algérien », avec « le rejet des symboles du système ». En solidarité avec le Hirak, le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) avait appelé à une grève nationale de tous les secteurs relevant de la fonction publique, les 29 et 30 avril, dans le cadre des mouvements de protestation organisés par les travailleurs des différents secteurs depuis le lancement des protestations.
Dans le cadre de sa contribution à la recherche d’une approche de sortie de la crise que vit l’Algérie, ce syndicat s’est dit prêt à entamer des contacts avec les partis politiques, les associations, les personnalités nationales ainsi que l’Armée nationale populaire (ANP) en vue de cristalliser des propositions à cet effet, et ce dans le but de préserver l’unité du pays. Par ailleurs, des milliers de travailleurs se sont rassemblés devant le siège de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), la maison du Peuple à Alger, pour demander le départ de son secrétaire général Abdelmadjid Sidi Said, et ce en attendant le début de la marche prévue. Un important dispositif policier a été déployé aux alentours de la maison du Peuple pour, vraisemblablement, contenir les manifestants. Les syndicalistes de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) ont affiché leur rejet catégorique du maintien du secrétaire général (SG), Abdelmadjid Sidi Saïd, à la tête de la Centrale syndicale, estimant qu’il est temps de « se réapproprier l’UGTA et de la remettre sur la voie tracée par les défunts Aïssat Idir et Abdelhak Benhamouda ».
La décision de Sidi Saïd d’avancer la date du 13e congrès de l’UGTA (le mandat actuel prend fin le 10 janvier 2020) et son engagement à ne pas briguer un nouveau mandat n’ont pas suffi à calmer la colère des travailleurs qui revendiquent son départ de la tête de la Centrale syndicale, laquelle « a dévié de son chemin » et « est devenue, depuis qu’il est à sa tête, au service du patronat ». D’autre part, plusieurs organisations syndicales autonomes, à l’exemple du Conseil de l’union nationale des organisations des avocats algériens, le Collectif des syndicats de la santé et les syndicats autonomes de l’Education nationale avaient adhéré, dès le début, au mouvement populaire à travers des sit-in et des grèves nationales.

L’accréditation de nouveaux syndicats : un nouvel acquis grâce au Hirak
La sphère syndicale devrait se consolider par de nouvelles organisations suite aux dernières décisions du Conseil du gouvernement, réuni début avril, concernant l’étude des dossiers déposés auprès du ministère du Travail, de l’Emploi et de la sécurité Sociale pour l’accréditation des syndicats. Sur cette base, 13 syndicats ont entamé l’actualisation de leurs dossiers pour « consacrer la pluralité syndicale que possède le pays qui compte actuellement 109 organisations syndicales, dont 67 organisations des travailleurs et 42 autres des employeurs (patronat) ». Cette pluralité syndicale « aura un impact positif dans le renforcement du dialogue social et l’instauration d’un climat social serein et stable qui permet de poursuivre les efforts de développement socioéconomique du pays ».
Lynda Louifi

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