Ukraine: Un prêtre affilié à l’Eglise de Moscou enlevé par un groupe néo-nazi
Un prêtre de la ville de Smila, dans le centre de l’Ukraine, affilié à l’église orthodoxe de Moscou a été enlevé par un groupe armé appartenant aux forces ultranationalistes néo-nazies de défense territoriale ukrainienne, selon des vidéos circulant sur depuis mardi 29 mars sur les réseaux sociaux. L’incident s’est produit au milieu du service et a été filmé par des fidèles stupéfaits et rapporté par plusieurs médias dont le New York Times.
Les témoins de l’horrible scène ont confirmé que les ravisseurs sont des membres des milices néo-nazies qui se sont mis à agresser le prêtre avant de l’emmener en compagnie de son assistant sous la menace des armes vers une destination inconnue.
La vidéo montre, des membres des forces de défense territoriales ukrainiennes en train d’agresser et d’entraîner de force le prêtre, ainsi qu’un autre homme qui aurait tenté de l’aider dans la confrontation.
L’incident s’est produit à l’église de l’Intercession, qui fait partie de l’Église orthodoxe ukrainienne, affiliée au patriarcat de Moscou.
Cette agression intervient au milieu d’un fossé permanent qui s’est installé entre les églises ukrainiennes. Depuis le début des années 1990, certains religieux ont rompu avec l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou (UOC-MP) et rejoint l’Église orthodoxe indépendante d’Ukraine sous le Patriarcat de Kiev (OCU).
Depuis 2014, la fracture a été caractérisée par des prises de contrôle forcées de certains lieux de cultes en Ukraine par des militants ultranationalistes alliés à Kiev, que l’Église orthodoxe russe (ROC) a qualifiées de « sauvages ».
La semaine dernière, les législateurs ukrainiens ont présenté au parlement un projet de loi appelant à l’interdiction complète du patriarcat de Moscou sur le territoire ukrainien et à la saisie de tous ses avoirs dans le pays.
Un représentant de l’UOC-MP, l’archiprêtre Vasyl Vozniuk, qui est le secrétaire du diocèse de Cherkasy, a publié une déclaration concernant l’enlèvement, affirmant que la provocation avait été menée à la demande d’un groupe de prêtres locaux, dirigé par le père Nikolai Seredich, qui a incité « actions schismatiques » en exigeant que l’église se sépare de son homologue russe et rejoigne l’OCU.
Les appels au bannissements et au meurtres des prêtres ukrainiens affiliés au patriarcat orthodoxe de Moscou ont été lancés sur les réseaux sociaux depuis le début de l’opération militaire lancée le 26 février par la Russie en Ukraine.
Cependant, le village de Smila n’a connu aucun combat au cours de cette période, bien que certaines parties de la région de Tcherkassy aient subi des bombardements de la part des forces russes et ukrainiennes.
Néanmoins, la vidéo de l’incident est rapidement devenue virale et beaucoup ont exprimé leur indignation face aux actions des membres des forces néo-nazies .