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MENASahel

Tunisie: un mort et un blessé entre migrants africains et habitants à Sfax

Un Tunisien d’une quarantaine d’années a été tué d’un coup de couteau lundi soir à Sfax, dans le centre-est de la Tunisie. La veille, des affrontements avaient opposé des migrants subsahariens à des habitants de Sfax. C’est ce qu’a rapporté mardi la presse locale citant des sources officielles.

La victime, âgée de 41 ans, a été mortellement blessée vers 23h par une arme blanche, a précisé Faouzi Masmoudi, porte-parole du Parquet de Sfax.

Une enquête a été ouverte, et « trois migrants soupçonnés d’avoir pris part à l’altercation mortelle ont été arrêtés », assure-t-il. Selon les premiers éléments, les exilés seraient originaires du Cameroun.

Le ministère tunisien a fait état de son côté de l’arrestation également d’un individu qui aurait poignardé un agent de police à Halq el Oued.

L’agression du Tunisien lundi soir a eu lieu sur la route principale qui mène à une des plages d’où partent les embarcations de migrants. La zone est régulièrement un lieu d’affrontements entre des Tunisiens et des exilés.

Peu de temps après, des violences ont éclaté dans plusieurs quartiers de Sfax, a observé le correspondant du Monde sur place. Des jets de pierre ont été lancés, des individus masqués avec des barres de fer ont été aperçus et des maisons ont été incendiées.

Depuis des mois, la ville de Sfax est sous tension en raison de la présence de nombreux exilés subsahariens candidats au départ vers l’Europe.

Dimanche soir, des heurts ont éclaté entre migrants subsahariens et habitants du quartier de Rabd. Les deux camps s’étaient déjà affrontés à coups de jets de pierre, endommageant des véhicules et des habitations. Pour disperser la foule, les gendarmes avaient fait usage de gaz lacrymogène. Plusieurs personnes ont été blessées dans l’incident, dont des membres des forces de l’ordre, d’après le porte-parole.

Une semaine plus tôt, des centaines de manifestants avaient protesté à Sfax pour réclamer le départ des migrants irréguliers de la ville. Sur les pancartes, on pouvait y lire : « Protéger Sfax », « Expulsions », « Sfax n’est pas un point de passage ». La commune est le point de départ d’un grand nombre de traversées illégales vers l’île italienne de Lampedusa, distante d’environ 150 km.

Depuis des années, les Subsahariens se plaignent du racisme en Tunisie. Mais leur situation s’est encore détériorée ces derniers mois à la suite du discours raciste du président Kaïs Saïed, pourfendant l’immigration clandestine et la présentant comme une menace démographique pour son pays.

Le chef de l’État a affirmé, le 21 février dernier, que la présence de « hordes » d’immigrés clandestins venant d’Afrique subsaharienne était source de « violence et de crimes ».



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