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Monde Afrique

Trump-Afrique, un new “Big Stick policy” ?

Trump-Afrique, un new “Big Stick policy” ?

Pour mettre au point sa célèbre doctrine dite « Big Stick policy », qui avait permis aux États-Unis de défendre leurs intérêts auprès de leurs voisins, et sur l’ensemble de l’Amérique, le président Théodore Roosevelt (1901-1909), aurait été inspiré par un proverbe africain qui dit : « Parle doucement et porte un gros bâton ». Cette doctrine marquait les premières prémisses de l’impérialisme, dit-on. Aujourd’hui et plus d’un siècle après, elle n’est plus en usage, du moins tel qu’elle a été conçue. Mais ses effets sont encore là, témoignant du poids du « gros bâton américain » en matière de politique étrangère.

Il faut dire surtout que l’inspiration africaine y est aussi, car si on se réfère à la dernière sortie du conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, le continent noir refait surface dans l’agenda des priorités du président américain Donald Trump. Pour se faire entendre, John Bolton n’a pas parlé doucement, mais plutôt d’un air de celui qui est prêt à dégainer un « Big Stick » pour exprimer le mécontentement de l’oncle Sam devant « les pratiques prédatrices de la Chine et de la Russie » et qui, selon lui, « freinent la croissance économique en Afrique, menacent l’indépendance financière des pays africains, entravent les possibilités d’investissement des États-Unis, entravent les opérations militaires américaines et constituent une menace importante pour la sécurité nationale des États-Unis. ».

Des propos qui en disent certainement long sur l’état d’esprit à la Maison-Blanche, après avoir reçu les conclusions des études élaborées par les centres de réflexions et autres rapports du renseignement américain sur la perte d’influence des Occidentaux en Afrique et ses conséquences à moyen et long termes, et ce, parallèlement à la montée en puissance de la présence sino-russe sur un continent considéré pendant longtemps comme un pré carré occidental.

En citant Djibouti comme exemple de cette perte de vitesse, John Bolton met le doigt sur un pays pivot de ce qui va être vraisemblablement le théâtre d’affrontements stratégiques des grandes puissances. Le transit des matières premières et du pétrole entre l’Afrique et la Chine passent par ce pays qui conditionne désormais la réussite de la « Nouvelle route de la soie ». Reste à savoir maintenant comment sera la réponse américaine, d’autant plus que la politique extérieure du président Trump est très difficile à évaluer et à cerner, sans parler de son côté improvisateur qui fait craindre le pire aussi bien chez ses détracteurs que chez ses amis.

À en croire les propos du conseiller américain à la sécurité nationale, les États-Unis ne comptent pas déterrer la hache de guerre pour faire face à la poussée chinoise et russe, mais ils disposent néanmoins de leviers très « silencieux », mais terriblement efficaces pour se faire entendre des Africains. D’abord, les institutions financières que l’Amérique contrôle et face auxquelles le géant chinois comme les Russes ont du mal à faire face, ensuite le pragmatisme du président Trump. Le ton est donné : « À partir de maintenant, les États-Unis ne toléreront plus cette longue tradition d’aide sans résultats… », dira Bolton.



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